1Les travaux de restauration récemment engagés sur l’église Saint-Saturnin de Vergy, mentionnée au xii^e s., sont accompagnés d’une étude archéologique. La première tranche de travaux a concerné la mise en place d’un drainage périphérique nécessitant le creusement de tranchées aux abords mêmes de l’édifice. La seconde tranche de travaux concernera la reprise des enduits de la nef et sera l’occasion de documenter la construction de l’édifice et de mieux comprendre les parties les plus anciennes. Il sera alors possible de proposer un phasage et de renouveler les connaissances.

2On peut d’ores et déjà évoquer les premiers résultats concernant la nef : le dégagement des bases de la maçonnerie du xii^e s. révèle une très belle construction, parfaitement maîtrisée. La reconnaissance de la position des contreforts et leur nature, associée à d’autres indices en élévation à l’extérieur comme à l’intérieur, montre que la nef romane n’était pas voûtée mais couverte par la charpente du toit, les voûtes n’étant ici construites qu’à la fin du Moyen Âge. L’autre constat d’importance est le rôle du grand mur largement visible aussi dans les combles séparant la nef en deux parties. Il pourrait matérialiser une séparation entre la nef paroissiale et le chœur réservé peut-être aux chanoines de Saint-Denis.

3Dans la tranchée sud, la découverte d’une maçonnerie plus ancienne, parallèle à l’actuelle nef, renvoie à un premier édifice. Dans la construction de cette maçonnerie sont remployés de nombreux fragments de sarcophages mérovingiens (vi^e-vii^e s.), ainsi qu’un fragment de chancel carolingien ou préroman. Les fragments de sarcophages en remploi sont en calcaire, alors que l’exemplaire (v^e-vi^e s.) conservé dans le cimetière et résultant d’une découverte ancienne est en grès de l’Autunois, témoignant d’importations et d’échanges commerciaux, dans une région pourtant productrice à la même période.