1La surveillance des travaux de réfection des réseaux, préalable à la piétonnisation d’un ensemble de rues au cœur du secteur sauvegardé de Dijon, a tout d’abord révélé de nombreux témoins de la ville antique. Des vestiges de maçonneries, associés à un sol construit, sont apparus vers -3 m place des Ducs de Bourgogne, à l’arrière du palais des États, en périphérie nord du castrum du iii^e s. Les tranchées de la rue Jeannin ont traversé d’importants remblais de démolition, à partir de 1,60 et jusqu’à 2,80 m de profondeur, incluant de nombreux fragments de dalles sciées et des blocs d’architecture. D’autres éléments d’époque romaine, dont le parement d’un mur dégagé sur 1,20 m d’élévation, ont été enregistrés place de la Sainte-Chapelle, cette fois à l’intérieur de l’enceinte du Bas-Empire, une quinzaine de mètres en avant du musée des Beaux-Arts.

2Les tranchées ont également entaillé, dans toutes les rues impactées, de nombreux aménagements de voiries, pour la plupart médiévaux, qui s’étagent entre -0,70 et -1,60 m et témoignent de la persistante de plusieurs axes de circulation depuis au moins le Moyen Âge classique.

3La fouille de l’emprise d’une vaste fosse de plantation, localisée dans la partie nord de la place de la Sainte-Chapelle, a permis de dégager la base d’un mur du chevet polygonal de la chapelle des ducs de Bourgogne, où Philippe le Bon avait fixé le siège de l’ordre de la Toison d’Or en 1432. Les éléments recueillis et les traces d’outils observés sur le parement interne du mur permettent de conclure à une phase de construction dans la première moitié du xiii^e s.

4Six sépultures, dont certaines pourraient dater du xv^e s., ont été mises au jour à faible profondeur au sud de la place, dans des tranchées de réseaux. Orientées NS, tout comme la chapelle ducale, elles s’inscrivent dans le périmètre de la nef principale de l’édifice, détruit en 1802.

5L’impasse de Braisne correspond pour partie à l’emplacement du « grand cimetière Notre-Dame », tel qu’il est représenté sur plusieurs documents iconographiques anciens. Les travaux ont traversé un horizon cimétérial remanié, très dense, de plus 90 cm d’épaisseur, au sein duquel une dizaine de sépultures datées des xvi^e-xvii^e s. ont été identifiées.

6Enfin, la rue Longepierre, qui pourrait matérialiser l’emprise du fossé du castrum (évoqué par Grégoire de Tours et dont aucune trace de courtine n’a été observée), a livré plusieurs vestiges de maçonneries, probablement d’époque moderne, et correspondant pour partie à l’angle NO de la sacristie de la Sainte-Chapelle.