Lyon 5e (Rhône). La Quarantaine
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Année de l'opération :
2019Chronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaineNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Groupement Service archéologique de la Ville de Lyon et Inrap
Texte intégral
1Longeant la rive droite de la Saône, au pied d’une balme abrupte, la rue de la Quarantaine reprend sans doute le tracé d’une voie antique remontant la vallée du Rhône. Les découvertes d’installations liées au commerce fluvial, les monuments funéraires isolés ou les indices de constructions à la fonction souvent indéterminée confirment l’occupation romaine de ce secteur en marge de la ville antique. Depuis la fouille de la basilique Saint-Laurent de Choulans, en plusieurs temps (1947, 1976, 1983 et 1985), et quelques diagnostics d’ampleur réduite (1978 et 1981), aucune fouille préventive n’avait pu être réalisée sur cette étroite bande de terrain.
2La fouille réalisée au printemps 2019 par un groupement associant le Service archéologique de la Ville de Lyon et l’Inrap a permis d’investiguer un terrain de 1 000 m² pour lequel le diagnostic (Inrap 2018) n’avait pas mis en évidence de vestiges médiévaux. Particulièrement arasés par la construction contemporaine qui occupait la parcelle, les sols médiévaux n’ont pas été conservés, mais 22 structures en creux recoupant la stratigraphie antique ont pu être dégagées. Les fosses identifiées ont servi de dépotoir avec un comblement détritique très organique. Une seule d’entre elles avait encore une partie de sa paroi recouverte par une couche d’argile indiquant un probable usage primaire comme silo.
3Aucune structure bâtie n’est associée à ces fosses, la nature de l’occupation initiale est donc mal documentée. Toutefois, le mobilier rejeté dans ces structures donne des clefs importantes pour la caractérisation de ce site de rive. Peu abondante parmi le matériel antique résiduel, la céramique (étude Alban Horry, Inrap) permet une évaluation chronologique. Les 142 tessons recueillis dans 12 fosses établissant un corpus homogène daté entre la seconde moitié du viie et la fin du viiie s.
4Treize fosses ont par ailleurs livré 137 fragments de creusets attribuables à la métallurgie des alliages cuivreux (étude Pierre-Emmanuel Beau, Lucas Guillaud, SAVL). Ils sont réalisés dans une pâte céramique grise, assez fine et grésée. De nombreux fragments portent des traces d’oxydes métalliques (vert) à l’intérieur, tandis qu’à l’extérieur, des résidus d’un lutage d’argile fondue, bullée, de couleur rouge ou noire, adhèrent plus ou moins à la surface. Typologiquement, les creusets sont comparables avec un fond hémisphérique en culot relativement épais et une paroi quasi-verticale. La lèvre droite est simplement soulignée par tournassage qui affine et régularise la paroi. Au sein des sept individus distingués, plusieurs modules se détachent, on distingue notamment deux modules de volume plus important avec des contenances potentielles de métal de 170 ou 580 cm3. Le plus gros exemplaire pouvait ainsi contenir jusqu’à 2,58 kg de métal en fusion. Ces exemplaires lutés pourraient avoir été utilisés dans un processus de cémentation. D’autres exemplaires, malheureusement incomplets, sont trop petits pour cet usage et ont pu être utilisés pour la fusion du métal. Présents uniquement dans les fosses médiévales, ces indices d’une activité métallurgique ne sont certainement pas résiduels de l’Antiquité, par ailleurs, les restes de faune issus des mêmes comblements ont la particularité d’être fréquemment teintés en vert, révélant une teneur significative du sédiment en oxyde de cuivre.
5L’étude de la faune (Aurélien Creuzieux, SAVL) montre une forte domination de restes attribués à la triade domestique avec un recrutement majoritaire de caprinés (60 % de l’ensemble de la faune) devant le porc (22 %) et le bœuf (7,8 %). La plupart des indices analysés évoquent la consommation d’une population non privilégiée. Une fosse cylindrique, plus profonde, a livré les restes de deux chats et d’un chien dont les dépouilles ont été rejetées sans exploitation.
6En dépit de l’absence de structures offrant une lecture claire de l’organisation de l’occupation médiévale, les études de mobiliers nous renseignent précieusement sur l’installation, durant le haut Moyen Âge, d’une population modeste à laquelle sont associés les indices évidents d’une activité métallurgique, dont ne subsistent que les vestiges mobiliers du traitement du métal.
Table des illustrations
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Titre | Lyon, la Quarantaine, profils des creusets métalliques. |
Crédits | Dessin/DAO É. Bertrand |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/36301/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 84k |
Pour citer cet article
Référence papier
Éric Bertrand, « Lyon 5e (Rhône). La Quarantaine », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 199-200.
Référence électronique
Éric Bertrand, « Lyon 5e (Rhône). La Quarantaine » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 22 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/36301 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.36301
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