Neuvicq-le-Château (Charente-Maritime). Le Bourg
Entrées d’index
Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
207072Lieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département de la Charente-Maritime, Neuvicq-le-ChâteauNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Texte intégral
1Le bourg de Neuvicq-le-Château s’est développé entre l’église dédiée à Saint-Martin, édifiée au cours du xiie s., et le château dont la première mention connue date de 1266 sous l’appellation suivante : fortalicium de Novo Vico (Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d’Angoulême, éd. J. Nanglard, 1906, fol. 727). L’habitat s’est donc vraisemblablement développé entre ces deux pôles, même si son organisation demeure méconnue et peu documentée. Or, l’occupation du site paraît relativement ancienne comme semblent le confirmer, d’une part, la mention d’une viguerie dans un cartulaire du xie s., et, d’autre part, la découverte récente d’une nécropole mérovingienne dans l’enceinte du château (Maurel, 2012).
2Dans ce cadre, le projet d’assainissement qui couvre une large partie du bourg a fait l’objet d’une campagne de diagnostic archéologique. Onze tranchées ont été réalisées parmi les différentes voiries concernées par les futurs travaux. Seules trois tranchées ont révélé des vestiges significatifs. Les autres sondages témoignent d’une persistance, depuis la fin de la période moderne, de circulations établies, pour les plus anciennes, sur le rocher calcaire préalablement décaissé. À cet égard, il n’est pas impossible que ces travaux aient été réalisés au détriment de niveaux de circulation plus anciens.
3Les vestiges se concentrent au sein de deux secteurs distincts. Le premier se situe au contact d’anciennes halles où un four maçonné a été partiellement découvert. Sa datation n’a pas pu être précisée dans le cadre de l’opération.
4L’autre secteur, situé entre le château et le bourg, témoigne d’une occupation relativement dense qui se manifeste par un ensemble de maçonneries avec des niveaux de sols associés. Trois phases distinctes de construction peuvent toutefois être envisagées. Les murs s’intègrent dans un maillage bâti orthonormé par rapport au parcellaire, mais demeurent détachés des bâtiments limitrophes édifiés dans la seconde moitié du xixe s. L’emprise limitée des tranchées ne permet pas de préciser la nature de ces occupations (habitat, stockage, etc.), qui semblent toutefois se développer durant le Moyen Âge central (xiie-xiiie s.) et être abandonnées aux xive-xve s. Ces structures se développent durant la seconde moitié du Moyen Âge aux abords immédiats du promontoire sur lequel est édifié le château, mentionné pour la première fois en 1266. Une première installation, suggérée par la récente découverte d’une nécropole du haut Moyen Âge, est probablement effective avant cette date, même si elle ne se distingue pas dans le bâti actuel. Associer les bâtiments découverts à la nécropole ne peut toutefois pas être envisagé, d’autant que ceux-ci persistent jusqu’aux xive-xve s., période durant laquelle le château prend sa forme actuelle. Ces découvertes posent néanmoins la question de la topographie du bourg castral et de la basse cour durant le Moyen Âge. Elles témoignent d’une topographie plus complexe que celle envisagée à la seule lecture des données cartographiques actuelles ou plus anciennes (plans cadastraux du xixe s.). Les abords du château semblent avoir bénéficié d’importants travaux, réalisés au détriment de la basse cour ou d’une partie du bourg « paroissial ». Si cet aspect ne peut pas être précisé dans le cadre du seul diagnostic archéologique, il semblerait toutefois que ces modifications aient été réalisées au sortir de la guerre de Cent Ans, dont les méfaits sont attestés pour la région et plus particulièrement pour le château de Neuvicq.
Pour citer cet article
Référence papier
Emmanuel Barbier, « Neuvicq-le-Château (Charente-Maritime). Le Bourg », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 206.
Référence électronique
Emmanuel Barbier, « Neuvicq-le-Château (Charente-Maritime). Le Bourg » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 27 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/36381 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.36381
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page