Obernai (Bas-Rhin). 7, rue des Capucins
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Numéro d’opération :
017010Sujets :
faubourg, urbanisation, couvent, cloître, chapelle, cave, Ordres mendiants, céramique peinte, fortification, four domestique, vaisselle de terre cuite, huisserie, outil, viticulture, pot de poêle, sépulture, linceulChronologie :
Préhistoire, Néolithique, époque médiévale, Bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaineNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Archéologie Alsace
Texte intégral
1Le site de l’ancien groupe scolaire « la Capucinière » à Obernai a fait l’objet d’une fouille archéologique préventive en octobre 2018 et novembre 2019, en préalable à la réalisation d’un projet immobilier. Situé en plein cœur du faubourg médiéval d’Obernai, le terrain concerné par la fouille correspond à l’emplacement de l’ancien couvent des Capucins, dont seule la nef de la chapelle est encore conservée en élévation. Les vestiges mis au jour à cette occasion s’échelonnent globalement entre le xve s. et les années 1960, mais quelques traces d’une occupation néolithique ont également pu être documentées.
2En dehors de fragments de céramique décorée de la culture rubanée (5500-4700 av. J. -C.), et de quelques fosses très arasées de la même période, les vestiges les plus anciens du site remontent à la fin du Moyen Âge. Cette occupation intervient à partir du moment où le faubourg d’Obernai se développe et se dote d’une fortification, dans le courant du xve s. Les vestiges mis au jour pour cette période correspondent à trois caves semi-enterrées et à un petit four domestique associé à l’une d’elles. Cet habitat se densifie au xvie s. avec la construction d’au moins quatre autres bâtiments sur cave. Les sols de ces caves sont souvent dotés de pavages en galets au sein desquels sont aménagés des caniveaux. Ces aménagements sont probablement à mettre en lien avec la production et le stockage de vin, la ville d’Obernai étant déjà un important centre viticole à cette période. Certaines caves conservent une partie de leur escalier d’accès, établi hors-œuvre. Les plans des bâtiments n’ont, en revanche, pas pu être tous restitués en raison des nombreux réaménagements postérieurs.
3Ces bâtiments sont tous détruits dans le courant du xviie s. Les remblais de démolition qui comblent les caves renferment de nombreux objets de la vie quotidienne, notamment des fragments de céramique culinaire et de céramique de poêle, mais aussi quelques outils et éléments d’huisserie en fer. Cet abandon pourrait être lié à la baisse de la démographie et aux sièges que subit la ville au cours de la guerre de Trente Ans. Les sources écrites indiquent d’ailleurs que le couvent des Capucins est construit sur un terrain rendu inoccupé par la guerre.
4La fouille a mis en évidence l’essentiel du plan du couvent avec le cloître au centre, entouré par les bâtiments conventuels et la chapelle. Un chœur conventuel, réservé aux religieux, placé à l’arrière du chœur liturgique de la chapelle donnait également accès au cloître. En dehors du dallage du chœur et du quart SE de la galerie du cloître, les niveaux de sols d’origine n’ont pas résisté à la démolition du bâtiment dans les années 1960 et aux aménagements postérieurs. Pourtant, même si ce sont essentiellement des maçonneries de fondation qui ont été découvertes, leur observation souligne une grande homogénéité tant au niveau de la mise en œuvre qu’au niveau des matériaux employés. Comme, le mentionnent les sources écrites, la construction du couvent aurait bien eu lieu en une seule fois, entre 1666 et 1669.
5Le sous-sol de la nef de la chapelle a été partiellement fouillé en 2019. Il a révélé de nombreux restes humains correspondant très probablement aux tombes des religieux enterrés pendant l’occupation du couvent par les Capucins, entre 1666 et 1792. Les recherches ont mis au jour treize tombes principalement regroupées sous l’allée centrale de la nef et en limite du chœur. Des concentrations d’ossements appartenant à plusieurs individus ont également été identifiées dans le comblement des tombes ou à proximité. Il s’agit d’ossements provenant de sépultures perturbées par la mise en terre de nouveaux individus. C’est ainsi près d’une trentaine de défunts qui ont pu être découverts.
6Les sépultures sont établies sur le même axe (NE-SO) que la chapelle, mais suivent deux orientations différentes, la tête étant tournée soit vers le chœur, soit vers la façade de l’édifice. Les défunts sont systématiquement allongés sur le dos avec les mains jointes en prière, une tuile creuse est déposée sur leur visage et les corps, initialement placés dans un linceul, sont recouverts de chaux.
7Après la Révolution, le couvent a servi, entre autres, d’hôpital militaire, de manufacture de tissage, de collège communal, de fabrique de cigares ou encore d’école communale. La chapelle, encore en élévation, est quant à elle transformée en salle de spectacle vers 1920, avant d’être utilisée comme réserve du musée municipal. Parmi les éléments liés à l’occupation du secteur à l’époque contemporaine, les vestiges d’un imposant abri de défense passive de la Seconde Guerre mondiale ont pu être observés, livrant notamment quelques munitions qui témoignent du passage des troupes américaines en 1944.
Table des illustrations
Titre | Obernai, 7 rue des Capucins, vue aérienne de la fouille. |
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Crédits | Cl. F. Basoge, F. Minot, Archéologie Alsace |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/36401/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 774k |
Pour citer cet article
Référence papier
Florent Minot, « Obernai (Bas-Rhin). 7, rue des Capucins », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 208-209.
Référence électronique
Florent Minot, « Obernai (Bas-Rhin). 7, rue des Capucins » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 08 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/36401 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.36401
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