Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Plate-forme du Castet
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
1411197Sujets :
silo, village, motte castrale, basse-cour (château), pan de bois, pavement, rempart, vaisselle de terre cuite, épingle, monnaieLieux :
France métropolitaine, Occitanie (région administrative), Département du Gers, Sainte-Christie-d'ArmagnacChronologie :
époque moderneNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Sarl ACTER
Texte intégral
1L’intervention menée dans le village de Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers) s’est déroulée entre le 16 et le 20 septembre 2019, dans le cadre du Projet collectif de Recherche « Sainte-Christie-d’Armagnac », coordonné par Alain Champagne (Université de Pau et des Pays de l’Adour). Cette opération visait à effectuer la fouille de deux silos repérés dans une ancienne demeure seigneuriale en pan de bois dénommée « La Salle ». Les résultats obtenus intègrent les problématiques entourant l’installation et le développement du village de Sainte-Christie-d’Armagnac. Le site, complexe, comporte notamment une motte avec basse cour qui a fait l’objet d’un sondage en 2018 et une plateforme appelée « Le Castet », où sont conservés les vestiges d’un rempart en terre massive et le bâtiment en pan de bois élevé au tournant du xvies.
2La fouille des deux silos a été réalisée manuellement du fait des contraintes liées à l’environnement du site. Le premier silo (SI 1005), qui mesure 0,52 m de diamètre à l’ouverture, a été entièrement vidé, permettant l’étude intégrale de son comblement. Creusé dans le substrat, constitué de sables fauves de l’Armagnac mis en place durant le Tortonien, il atteint près de 2 m de profondeur. Sa capacité de stockage est estimée à 2 600 litres. Un sol de tomettes couvre le fond de cette structure, l’encaissant étant constitué de sables fins à ce niveau. Les comblements observés correspondent à des apports volontaires et à un effondrement de parois. Le mobilier prélevé, essentiellement céramique et métallique, place l’abandon de cette structure de stockage à la fin du xvie s. ou durant la première moitié du xviie s. Il convient de noter la mise en évidence d’une succession de sols en terre battue lors de l’ouverture de ce silo, lesquels sont recouverts par le sol actuel en tomettes, installé après le comblement terminal de la fosse de stockage. Par ailleurs, la présence d’un autre silo, non détecté avant l’opération, a été révélée en raison du percement de la paroi nord de la structure fouillée.
3Le second silo (SI 1016), fouillé jusqu’à une profondeur de 1,60 m par mesure de sécurité, atteint 0,61 m de diamètre à l’ouverture. À l’instar du premier silo, plusieurs niveaux de sols ont été repérés à son ouverture, le niveau de circulation actuel correspondant à un sol en terre battue. Les trois comblements observés durant la fouille correspondent à des apports volontaires. Le mobilier recueilli place son abandon au cours du xviiie s., des éléments plus tardifs (fin xixe-xxe s.) ayant été rejetés après la réouverture du silo. Les parois de cette structure creusée dans l’encaissant naturel comportent neuf percements circulaires de 5-6 cm de diamètre. Leur présence paraît indiquer un paillage des parois, attesté dans les sources anciennes et mis en évidence par l’archéologie.
4Le mobilier céramique étudié offre un répertoire de formes diversifiées, d’autant plus exceptionnel qu’il reste encore largement méconnu pour ce secteur géographique (productions locales de Bétous et Bouzon-Gellenave, influences landaises et toulousaines, etc.) : pots, dournes, carafes, assiettes, écuelles et vases de stockage. Le mobilier métallique étudié relève de l’équipement domestique individuel (grelots, épingles, monnaies, balle) et de l’huisserie (gond, barrette de vitrail), ce qui n’est pas surprenant compte tenu du contexte de leur découverte. Les données chronologiques recueillies durant l’opération et l’absence de traces révélant l’existence de curages réguliers des structures fouillées permettent d’associer ces deux silos à l’occupation de la maison seigneuriale de la Salle, bâtie au tournant du xvie s.
Pour citer cet article
Référence papier
Nicolas Guinaudeau, « Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Plate-forme du Castet », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 218.
Référence électronique
Nicolas Guinaudeau, « Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Plate-forme du Castet » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 13 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/36481 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.36481
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