Saint-Vulbas (Ain). Rue des Claires Fontaines
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
2213495Chronologie :
Protohistoire, âge du Bronze, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Moyen Âge classiqueNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Texte intégral
1L’emprise de la fouille rue des Claires Fontaines se superpose avec la limite NO de l’agglomération laténienne puis antique et médiévale de Saint-Vulbas, ville située à une quarantaine de kilomètres à l’est de Lyon, en rive droite du Rhône, en amont de sa confluence avec l’Ain. Ce territoire, dont la sensibilité archéologique est connue de longue date, a bénéficié ces dix dernières années d’un suivi constant, qui permet de préciser peu à peu la configuration ainsi que les différentes composantes de l’occupation ancienne. Un dense semis d’établissements dispersés voisine ainsi avec un habitat groupé dynamique installé depuis les iie et ier s. av. notre ère. Celui-ci est établi sur un faisceau viaire N-S canalisé par la vallée rhodanienne et, bien que ses liens avec ce segment navigable du fleuve soient encore à préciser, plusieurs gués peuvent être envisagés au cours du temps.
2Le champ chronologique abordé lors de l’opération de Claires Fontaines est plus étendu. On y relève une occupation protohistorique, qui n’est que le modeste reflet des nombreuses implantations humaines pré- et protohistoriques mises au jour alentour, ainsi qu’un habitat groupé qui se stabilise à partir du iie s. et donna naissance à l’agglomération actuelle. La fouille permet d’en observer la marge NO, interface entre un espace rural densément occupé et un espace urbanisé localisé à quelques dizaines de mètres vers l’est et s’étendant plus au sud. L’opération a mis en valeur des activités parfois inédites au cœur même du bâti. Elle a aussi révélé un maillon essentiel du réseau viaire nord desservant, ou contournant, les divers secteurs de l’habitat et témoigné des phases d’expansion ou de resserrement de l’agglomération.
3Concernant spécifiquement l’occupation médiévale et ses suites, alors qu’aucun vestige post-antique n’est enregistré à l’est, la rue de marge antique perçue à la fouille devient l’axe principal du village. Les fondations de trois espaces bâtis ont été mises au jour sur son accotement ouest. Deux de ces espaces (au centre de l’emprise) sont datés grâce à de petits tessons glaçurés vert insérés dans les mortiers, le troisième (en limite nord du décapage) l’est par la ressemblance qu’il affiche avec le mode de construction des précédents. Une fosse cylindrique (un silo ?) et une autre, empierrée avec un profil en entonnoir (sans doute un puisard), sont également datées du Moyen Âge (sur la foi du profil pour la première, d’un tesson glaçuré vert pour la seconde), sans que l’on soit en mesure d’assurer leur exacte contemporanéité avec l’un ou l’autre des bâtiments.
4Les murs découverts sont extrêmement érodés. L’un est préservé en limite nord du décapage, grâce à un recouvrement plus important favorisé par la présence d’une haie ; quatre le sont dans le secteur central, parce qu’ils occupent une zone un peu plus déprimée, scellée par des colluvions surchargées d’éléments de démolition antiques qui l’épaississent. À cet endroit, l’ensemble dessine deux espaces bâtis mitoyens non alignés, le plus méridional s’appuyant sur le plus septentrional. Alors que l’assiette initiale de l’espace construit couvre quelques centaines de mètres carrés, l’arasement distal des murs illustre l’ampleur de l’érosion. Si on ne peut donc préjuger du caractère continu ou pas de ce bâti en direction du sud et du cœur du bourg, son occurrence à cet endroit est tout à fait inattendue, plus de 200 m au nord de la limite de l’habitat groupé du village actuel (hors construction de la fin du xxe s.). Fait remarquable en termes de répartition spatiale, le mur médiéval N-S le plus à l’ouest s’aligne exactement avec celui de la façade ouest de l’édifice antique nord, laissant présager une limite pérenne dans le temps et une éventuelle lisière entre le bâti et la campagne. C’est ce que semble illustrer le plan de masse, où une plus grande densité de structures est observée côté est dès l’époque augustéenne.
5Les parcelles fouillées semblent ensuite retourner à une vocation agro-pastorale au cours de la période moderne (voire tardomédiévale). Dans l’emprise fouillée, seul un large silo comblé entre le xviiie et le xixe s. a été mis au jour à proximité de la rue.
Pour citer cet article
Référence papier
Catherine Coquidé, « Saint-Vulbas (Ain). Rue des Claires Fontaines », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 221.
Référence électronique
Catherine Coquidé, « Saint-Vulbas (Ain). Rue des Claires Fontaines » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/36516 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.36516
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