1La commune de Sardon est située en pleine Limagne d’Auvergne, à 330 m d’altitude. Le substrat est formé de marno-calcaire, recouvert par des formations superficielles à forte composante organique (« terres noires de Limagne »), qui sont très fertiles.

2Le site est localisé à 400 m au nord du bourg ancien, près du cimetière actuel, qui est une création récente. Le cadastre napoléonien ne montre aucune construction à cet endroit, qui était déjà un espace voué à l’agriculture. Le souterrain a été découvert fortuitement par le propriétaire-exploitant de la parcelle, au cours de travaux agricoles, en début d’année 2019. Un sondage a été réalisé peu de temps après, sur une surface limitée, à la demande de l’agriculteur. Il a montré l’existence d’un système « gigogne » vraisemblablement lié à un stockage sécurisé, comprenant un silo de surface, une pièce souterraine abritant deux silos et donnant accès à trois galeries souterraines, dont le développement n’a pas pu être reconnu intégralement. Un examen au géoradar n’a pas permis de détecter ces conduits depuis la surface. La pièce souterraine, d’une superficie de 22 m², était dotée d’un système de couverture reposant sur des poteaux de bois, avec peut-être un étage aérien. Son accès était assuré par une volée de sept marches, taillées dans le substrat, avec au moins une porte assurant la fermeture. Le mobilier recueilli dans la pièce souterraine comprend des tessons de récipients en céramique et en verre. Le mobilier concorde avec les trois datations C pour dater le premier niveau détritique de la période xi^e-xii^e s. La structure souterraine de Sardon est aussi une illustration du rôle qu’avaient ces structures souterraines, qui sont dénombrées par centaines en Auvergne, mais qui restent fort mal connues. Bien que les liens avec les habitats, et d’une façon plus générale les structures aériennes, restent mal définis, le souterrain nous semble être un élément constitutif de la propriété rurale médiévale durant la période des xi^e-xii^e s.

Sardon, souterrain de la Croix-Blanche, vue zénithale de la structure à l’achèvement de l’opération de sondage. S : silos ; ST : galeries souterraines. Les trous de poteau sont bien visibles.

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Cl. F. Surmely