1Les premiers résultats révélés par la prospection géophysique (F.-X. Simon, Inrap), qui signale des vestiges dispersés sur l’ensemble de la parcelle (trois bâtiments, des bassins circulaires, des murs, des traces de cheminements, des voies d’eau), ont servi à l’implantation des sondages. La datation du site débute à la Protohistoire (1 tesson ramassé dans un niveau de démolition antique). Autour des i^er-ii^e s., le paysage s’organise autour d’une villa, comportant un grand bâtiment rectangulaire sur cour avec galerie extérieure de circulation qui correspond peut-être à des thermes. À l’est de la villa (A6, L6, L7, L8), a été reconnu un imposant bâtiment antique à abside ou exèdre (A7), pourvu de décrochements extérieurs périphériques. Il s’agit peut-être d’un chai à contreforts ou d’un bâtiment de stockage alimentaire. La villa et les bâtiments antiques pourraient avoir été détruits après la construction par les seigneurs de Sassenage d’une première maison forte/château, remplacé par le château classique à partir de 1662. Aucun vestige du château antérieur au xvii^e s. n’a été découvert, mais les abords de l’anomalie A4 n’ont pas été explorés.

2Le jardin primitif antérieur à 1662 n’a pas survécu à l’aménagement du jardin classique du xvii^e s. Après 1662, deux bassins circulaires participaient à la composition du jardin classique, le petit bassin près du château était desservi par une allée droite (L5) qui conduisait le visiteur depuis le perron ouest jusqu’à un plus grand bassin (A1) disparu vers 1800. Aucune trace des fontaines et des jets d’eau qui complétaient l’ornementation des bassins n’a été retrouvée puisque les blocs d’assemblages ont été récupérés.

3La transformation du jardin régulier en jardin anglo-chinois n’est pas antérieure aux années 1770 et ne survivra pas à 1789. Le goût pour l’exotisme se manifeste à Sassenage par la construction dans le fond du parc d’un pavillon chinois (A5), attesté par l’iconographie en 1799 et qui remplace une grotte peinte mentionnée en 1693. Des ruisseaux aériens nouvellement créés serpentaient de part et d’autre jusqu’au château. Entre 1852 et 1854, le marquis Raymond-Ismidon-Marie de Béranger fait abattre le mur de séparation du jardin anglo-chinois pour créer un parc paysager ornemental qui existe toujours. Les allées sont maintenues (L1, L, L3) et complétées par de nouvelles essences végétales. En 1853, dans la partie basse du parc, est aménagée la rivière anglaise avec son îlot central. Sur la façade occidentale du château, le marquis fait remblayer l’espace entre le parterre engazonné et le perron ouest, de manière à mettre à niveau l’accès ouest avec le jardin, dans une disposition qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours.

Sassenage, vue générale du sondage 5.

Agrandir Original (jpeg, 629k)