1Le diagnostic archéologique réalisé dans le cadre du projet d’extension du cimetière, du 4 au 6 mars 2019, s’est intéressé au passé d’une parcelle de 2 539 m2 située dans l’environnement du cimetière actuel et de l’église, dont les éléments les plus anciens relèvent du style roman (xi^e-xii^e s.). Près de 46 faits archéologiques ont été découverts, relevant de 6 phases chronologiques distinctes, de la période gallo-romaine aux temps modernes.

2La phase 1 est matérialisée par un unique fossé, indiquant une probable vocation agro-pastorale des terrains, mais dont l’attribution à la période gallo-romaine demeure incertaine. C’est à partir de la période mérovingienne (phase 2, v^e-viii^e s.) que s’installent les premières structures archéologiques datées, à savoir un segment de fossé et une hypothétique fosse. Elles apparaissent sous un horizon de limon argileux brun/gris, riche en nodules de charbon de bois – résultant peut-être pour partie de l’intense activité potière de Sevrey – et dans lequel vont s’implanter les vestiges plus tardifs. Au cours du xi^e s. et au début du xii^e s., durant la phase 3, un vaste fossé elliptique vient délimiter une zone sans doute alors partiellement liée à l’église et vouée à l’inhumation, comme l’indique la découverte d’une sépulture datée par ¹⁴C de la période. C’est sans doute toujours au sein de cet espace que vont s’implanter, durant la phase 4, au xii^e s., les éléments d’un atelier de potier : fosses de travail, bassin de décantation et constructions sur poteaux. La vocation artisanale du terrain va perdurer jusqu’à la phase, aux xiii^e-xiv^e s., après une réorganisation spatiale marquée par la création d’un enclos et d’un chemin creux. L’arrêt de la production intervient à la fin du Moyen Âge et la mise en place d’un nouveau système parcellaire fossoyé entérine le retour à une vocation agricole des terrains (phase 6), probablement sous forme de viticulture.

3L’apport scientifique de l’opération est important, puisqu’il témoigne de l’ancienneté comme de la densité de l’occupation à proximité de l’église. La découverte principale concerne toutefois les ateliers de potiers du bas Moyen Âge, période pour laquelle aucun vestige immobilier n’avait jusqu’à présent été découvert à Sevrey. Deux phases de production ont pu être déterminées au stade du diagnostic ; une remarquable série de pichets glaçurés, notamment, est à signaler. Par ailleurs, la quantité de restes matériels mais aussi leur qualité et leur diversité sont à noter : un lot relativement conséquent d’outils a ainsi pu être récupéré. En outre, la possibilité d’étudier le vaisselier céramique de la période en contexte de production constitue une réelle opportunité scientifique. L’émergence de problématiques propres au bas Moyen Âge est également à souligner, comme le regroupement de la production ou les perspectives de corrélation des données archéologiques avec les sources archivistiques.