1Les travaux de réaménagement du tiers occidental de la rue ont permis de préciser la chronologie et les modalités de l’urbanisation de ce secteur de la ville, depuis l’Antiquité jusqu’au percement de la rue, opéré vers 1910.

2Seules l’emprise de dix-neuf fosses de plantation d’arbres (4,20× 3 × 2 m) et celle d’une fosse d’installation d’un conteneur à déchets ont été fouillées. En parallèle, un suivi de travaux de décapages surfaciques et de pose de réseaux a été conduit. Les vestiges archéologiques se sont avérés affleurant directement sous la dalle béton supportant les rails du tramway (posés vers 1915). Les vestiges mis au jour, très denses, s’échelonnent entre le i^er et le xx^e s.

3Des niveaux d’occupation et de remblais, des structures fossoyées, ainsi que des vestiges de bâtiments sur poteaux peuvent être datés de l’Antiquité. Y sont associés en abondance des matériaux de construction (tuiles, torchis et enduits peints), de la vaisselle et des restes de faune, recueillis notamment au sein d’une probable aire de rejet de déchets de boucherie.

4Le haut Moyen Âge (viii^e-x^e s.) est représenté par un ensemble de structures en creux : caves ou celliers, trous de poteau et fosses, dont l’une contenant de nombreux fragments de peson.

5Les vestiges attribuables au second Moyen Âge correspondent, d’une part, à des structures fossoyées (puits, fosses) et, d’autre part, à des niveaux de « terres noires » d’une épaisseur moyenne de 0,80 m, mais pouvant parfois atteindre 2 m. Outre des dizaines de kilogrammes de tessons et de restes fauniques, une vingtaine de céramiques culinaires complètes et des déchets liés au travail de l’os sont associés à ces vestiges du second Moyen Âge.

6Peu de vestiges des xvi^e-xvii^e s. ont été mis au jour, à l’exception notable d’une fosse maçonnée de latrines/dépotoir. Son comblement s’est avéré riche en mobilier céramique et en verre, parmi lesquels les fragments d’un vitrail, représentant une scène de bataille.

7Enfin, huit caves et des fosses maçonnées (latrines ?), liées à des bâtiments donnant autrefois sur des rues disparues et détruits vers 1910, ont été partiellement observées. Leur datation, sans nul doute postérieure au xv^e s., reste toutefois à préciser.

8Les études spécialisées devraient permettre d’affiner la chronologie et la fonction des vestiges rencontrés, en particulier les « terres noires ».

Strasbourg, place Saint-Pierre-le-Vieux et rue Gustave Doré, déchets de tabletterie, pièce d’échec (?) en bois de cervidé et stylet (?) en corne de capriné (xiv^e-xv^e s.).

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Archéologie Alsace, F. Schneikert