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Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
VI. – Archéologie subaquatique, épaves et installations portuaires
VI. 3 – Projets collectifs de recherche

Marennes (Charente-Maritime). Les marais charentais

Responsable d’opération : Pierre Philippe Robert
p. 304-305

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Société de géographie de Rochefort

Texte intégral

1Mots-clés : géographie occupation du sol hydraulique aménagement de berge chenal canal port prospection inventaire

2La prospection-inventaire 2020 s’est intéressée à la terre appelée Les îles de Marennes pour son double accès à la mer, soit par La Seudre soit par le golfe de Brouage. Il s’agit de localiser des ports rarement mentionnés, de documenter leurs structures et de comparer leur activité à différentes périodes afin de renseigner les routes du sel utilisées par la dizaine de prieurés ayant des possessions dans la presqu’île de Marennes.

3Le « port de Sales », mentionné dans un toponyme cité par l’abbesse de Saintes dans un aveu daté du xve s., serait le port renommé de Marennes, dont le bourg s’appelle au Moyen Âge « Saint-Pierre de Sales en marennes ». Encore identifiable dans le paysage et par les archives municipales, il occupe une échancrure du rivage et on peut supposer qu’à son origine, il est sur La Seudre ou qu’il en est très proche.

4La seconde structure portuaire repérée correspond au « port des Seynes » du cadastre napoléonien. Le port s’est déplacé de 1 km sur le chenal de Marennes. Il reste desservi par le chemin côtier. L’appellation « port des Seynes » semble récente, le port est reconnaissable dans le chenal du même nom qui escamote celui anciennement dit de Marennes.

5Le troisième état du port identifié est le port de la grande période du commerce du sel et de la pêche à Terre-Neuve. Il est localisé sur les cartes des xviie et xviiie s. à 2 km du bourg de Marennes sous les dénominations de « la Cayenne » ou « le port ». La prospection a repéré la ruine d’un bâtiment de la Cayenne. Il se situe sur une carte de 1630 au confluent du chenal de Marennes et de La Seudre. À la fin du xviie s., la Cayenne n’est plus sur la Seudre et il semble que le chenal du Lindron ait été détourné pour servir de chasse d’eau au port. Claude Masse, sur la carte du début du xviiie s., montre que la Seudre s’est encore éloignée de 1 km et qu’un nouveau chenal, auquel on donnera le nom de Lindron, s’est formé. Le port de Marennes est donc appelé aussi « port du Lindron », les grands navires mouillent sur la Seudre et seules les embarcations de faible tonnage remontent à la Cayenne.

6Le port de l’époque moderne du chenal du Lindron est à distinguer du port du village du même nom. Il reste peu de chose de ce port que traverse le chenal de la Charente à La Seudre, la trace d’un quai perpendiculaire au rivage et les restes d’un moulin à marée.

7La quatrième structure portuaire a été aménagée au cours du xixs. Elle comprend un bassin à flot au bourg de Marennes, relié à la Seudre distante de 4 km par le long « canal de Marennes ». Le site est encore largement une friche industrielle avec les restes d’une gare de chemin de fer et d’une usine chimique Saint-Gobain.

8Sur la commune de Saint-Sornin, l’ancienne paroisse qui s’est appelée « Saint-Saturnin en marennes », avant le détachement de la commune de Nieulle sur Seudre, s’étendait du Chenal de Brouage à La Seudre. L’« ancien port » de la carte de Masse a pu être caractérisé par sa proximité avec l’église, sa position sur le vieux chemin côtier, sa levée large perpendiculaire au rivage et la présence de sources. Sur la berge apparaissent les traces d’un ou de plusieurs fours, non datés, et d’un mobilier céramique principalement médiéval. Deux interprétations sont possibles, présence d’un four potier ou d’un port d’expédition des fabrications céramiques du bassin de productions de la Gripperie Saint-Symphorien (Archéologie médiévale 42 et 44, p. 360 et p. 616-317).

9La recherche du port de Broue-Le Vignou découvre un hiatus dans le paysage entre les levées en fond de marais et les représentations de la carte de Claude Masse. Cette partie du marais pourrait avoir été aménagée en culture après la guerre de Cent Ans.

10La recherche des structures dénommées « port de Paradis » et « le port » à Neuille sur Seudre a été engagée à travers l’histoire de la sédimentation de La Seudre et les nombreuses ramifications de chenaux. Seul un des moulins à marée mentionnés dans les chartes du xiiie s. a été repéré.

Les sites du port de Marennes.

Les sites du port de Marennes.

DAO P. P. Robert

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Table des illustrations

Titre Les sites du port de Marennes.
Crédits DAO P. P. Robert
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/40043/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 846k
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Pour citer cet article

Référence papier

Pierre Philippe Robert, « Marennes (Charente-Maritime). Les marais charentais »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 304-305.

Référence électronique

Pierre Philippe Robert, « Marennes (Charente-Maritime). Les marais charentais » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 18 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/40043 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.40043

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Auteur

Pierre Philippe Robert

Société de géographie de Rochefort

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Responsable d’opération

Pierre Philippe Robert

Société de géographie de Rochefort

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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