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Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
IV. – Sépultures et nécropoles
IV. 1. – Opérations de terrain

Champagne (Charente-Maritime). Abords et rue de l’église Saint-André

Responsable d’opération : Céline Trézéguet
p. 281

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Département de la Charente-Maritime

Texte intégral

1Le projet de restructuration de la voirie et de réhabilitation de la place de l’église de la commune de Champagne a conduit à la réalisation d’un diagnostic sur la totalité de l’esplanade enherbée qui ceint le bâtiment religieux.

2Les investigations de terrain couplées à une étude du bâti ont révélé une partie de l’histoire de l’église et du bourg depuis l’époque médiévale. L’édifice religieux construit à la période romane n’a conservé que quelques sections, dont la plus représentative est le portail mouluré, aujourd’hui bouché, qui perçait le mur gouttereau nord de la première travée de la nef. L’existence d’un prieuré attenant à l’église sur sa façade sud est attestée par les textes à partir du xiiie s. seulement. Elle a été confirmée à travers l’observation de traces sur ce pan de mur. Ces témoignages matériels correspondent au bâtiment qui figure à la fois sur un plan de Claude Masse daté de 1715 et sur le cadastre napoléonien. Il n’en reste rien aujourd’hui.

3Les deux dernières travées du mur gouttereau nord sont reprises en style gothique, tout comme le chevet : ces observations ont été appuyées par des sondages qui montrent que les fondations de ces éléments ont perturbé des inhumations antérieures.

4Puis, au cours des xive et xve s., l’église est fortifiée par le percement d’archères dans la tour située en façade nord et dans celle du clocher. À ces aménagements s’ajoute un élément défensif majeur : un imposant fossé profond d’au moins 2 m et large d’au moins 4 m est creusé sur tout le pourtour de l’édifice religieux, perturbant largement le cimetière qui se déployait alors à cet emplacement. Il est rebouché au cours de l’époque moderne, manifestement en une seule fois, à l’aide de très nombreux (et parfois très volumineux) blocs architecturaux provenant d’un ou plusieurs édifices ruinés proches, peut-être même de l’église. Suite à son abandon, de nouvelles tombes sont installées dans le remblai de comblement.

5De tels dispositifs défensifs sont de mieux en mieux connus sur le territoire du département, mais la surprise de Champagne réside à la fois dans le fait qu’aucune source écrite ancienne ou moderne n’y fasse référence, et que le tracé a pu ici être restitué dans sa presque totalité.

6Dès la construction de l’église, les fidèles sont inhumés à proximité, et ce jusqu’en 1844, date à laquelle le cimetière paroissial est déplacé. Ainsi, dans son extension maximale, le cimetière s’est développé tout autour du bâtiment, à l’exception peut-être du secteur sud où se dressait le prieuré. Les textes relatant la translation de l’espace funéraire précisent que des ouvriers étaient chargés de recueillir les ossements humains et de les enterrer dans une grande fosse, laquelle aurait été ouverte au chevet de l’église : cette dernière n’a pas été retrouvée. Cependant, des restes osseux ont été découverts en masse dans la crypte située sous la nef.

7À l’époque médiévale, les sépultures en coffre de pierres ont côtoyé des sépultures en fosse en contenant souple et/ou périssable ; il semblerait qu’ensuite, les individus aient été enterrés dans des cercueils. Il a été noté que certaines dalles de couverture des tombes en coffre de pierre étaient scellées par une fine, mais solide couche d’argile orangée.

Champagne, abords et rue de l’église Saint-André, vue générale de la tranchée ouverte au pied du portail roman. Au premier plan se distingue le fossé défensif ceignant l’église.

Champagne, abords et rue de l’église Saint-André, vue générale de la tranchée ouverte au pied du portail roman. Au premier plan se distingue le fossé défensif ceignant l’église.

Cl. C. Trézéguet

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Table des illustrations

Titre Champagne, abords et rue de l’église Saint-André, vue générale de la tranchée ouverte au pied du portail roman. Au premier plan se distingue le fossé défensif ceignant l’église.
Crédits Cl. C. Trézéguet
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/40288/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
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Pour citer cet article

Référence papier

Céline Trézéguet, « Champagne (Charente-Maritime). Abords et rue de l’église Saint-André »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 281.

Référence électronique

Céline Trézéguet, « Champagne (Charente-Maritime). Abords et rue de l’église Saint-André » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 19 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/40288 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.40288

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Auteur

Céline Trézéguet

Service d’archéologie départementale

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Responsable d’opération

Céline Trézéguet

Service d’archéologie départementale

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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