1La tour située à l’entrée du port a fait l’objet, à l’automne 2020, d’un diagnostic destiné à comprendre, surveiller et pallier des désordres structurels. Différents types d’analyse ont été mobilisés : carottages dans les maçonneries et le sous-sol ; étude de bâti préalable visant à esquisser un phasage chronologique préliminaire ; analyses pétrographiques des parements et analyses de mortiers ; analyses paléoenvironnementales destinées à mieux comprendre l’évolution sédimentaire du port ; datations dendrochronologiques. Il a ainsi été observé que la tour est fondée sur une structure très resserrée de pieux de bois. La défaillance de cette structure, mise en place dans un sous-sol marécageux instable, a conduit à une importante déstabilisation de l’édifice quelque temps après le début de sa construction (vraisemblablement peu après le lancement de la grande arche, destinée à enjamber l’entrée du port, à environ mi-hauteur du deuxième étage). Cet événement a entraîné la révision profonde du projet originel, l’abandon de l’arche et la réédification complète de la tourelle NE. Les pierres utilisées dans la fourrure des murs présentent une très grande variété typologique provenant en partie des faciès métamorphiques de Vendée, mais aussi de roches d’usage décoratif provenant de France et de Belgique, notamment reconnues pour leur qualité de rendu après polissage (calcaires lithographiques, grès denses, marbres, pierre noire de Tournai). Des datations dendrochronologiques permettent de situer l’abattage de deux pieux de fondation de l’automne-hiver 1332-1333. Un autre pieu, extrait autour des années 1950 dans l’environnement de la tourelle reconstruite, serait issu d’un arbre abattu après 1347 (datation post-quem induite par l’absence d’aubier). Cette dernière donnée serait alors à mettre en lien avec une reprise générale de la tour dans la seconde moitié du xiv^e siècle, après son basculement.

La Rochelle, tour Saint-Nicolas vue du nord.

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Cl. Florence Boisserie