Rosheim (Bas-Rhin). 84, place de la République, rue de la Marne
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Année de l'opération :
2020Sujets :
enceinte, fortification, milieu urbain, maçonnerie, parement, ville fortifiée, cave, hôtel de ville, prison, carrière (géologie), tribunalChronologie :
époque médiévale, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaineNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Archéologie Alsace
Texte intégral
1Les travaux de démolition des bâtiments de la mairie et de ses abords ont révélé la présence des fondations de la première enceinte urbaine de Rosheim (ou enceinte intérieure), sur une superficie réduite (50 m²). La fouille menée à la suite de cette découverte a permis le dégagement de ces maçonneries anciennes sur une profondeur d’environ 1,50 m et sur une longueur de plus de 7 m, l’enceinte consiste ici en une puissante maçonnerie de 1,25 m de largeur. Elle est formée de deux parements enserrant un blocage de petits blocs et de mortier beige composé d’une quantité importante de graviers provenant du cours de la Bruche voisine. Ces parements en moellons calcaires sont d’une facture très irrégulière, surtout sur la face interne. Occasionnellement, une pose en opus spicatum est observable, à l’instar d’autres portions de l’enceinte. L’identification des matériaux employés (calcaire jurassique, calcaire à entroques et quelques éléments de calcaire rouge à térébratules rubéfiés du Muschelkalk) permet de préciser les circuits d’approvisionnement de ce chantier médiéval. Le calcaire jurassique, de teinte gris-bleutée, provient des collines du Bischenberg au sud de Rosheim, tandis que les calcaires à entroques se trouvent aux portes de la ville. La carrière de l’Obertor est mentionnée dans les textes dès la seconde moitié du xive s.
2La fouille s’inscrit dans une série d’interventions archéologiques sur l’enceinte intérieure de Rosheim, mais aucune n’a livré d’éléments de datation absolue. Cependant, l’étude des sources écrites, et notamment la mention en 1232 de la Bannwarthurn, atteste la construction d’une fortification urbaine durant la première moitié du xiiie s.
3Ce n’est que dans un second temps, au cours du xve ou du xvie s., qu’un bâtiment sur cave (dont il ne subsiste plus que les murs sud et ouest) fut adossé à l’enceinte du xiiie s.
4L’enceinte et le bâtiment sont ensuite arasés aux époques moderne et contemporaine. La construction de l’hôtel de ville, partiellement assis sur la fortification urbaine, est achevée en 1775. Il est doublé vers le sud avec la création, en 1884, du tribunal du baillage. L’installation d’un sous-sol et de dépendances entraîne alors la purge des maçonneries de l’enceinte. L’angle SO de l’enceinte, occupé au Moyen Âge par une tour, est remplacé en 1885 par une prison. Toutes ces constructions ont été observées sous la forme de murs en grès rose et de refends reposant contre les fondations de l’enceinte médiévale.
Pour citer cet article
Référence papier
Lucie Jeanneret, « Rosheim (Bas-Rhin). 84, place de la République, rue de la Marne », Archéologie médiévale, 51 | 2021, 264-265.
Référence électronique
Lucie Jeanneret, « Rosheim (Bas-Rhin). 84, place de la République, rue de la Marne » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 15 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/40773 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.40773
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