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Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
III. – Constructions et habitats fortifiés
III. 1 – Opérations de terrain

Saint-Dizier-Masbaraud (Creuse). Murat « Les Tours »

Responsable d’opération : Richard Jonvel
p. 266

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Association Cahmer

Texte intégral

1Murat est un ancien chef-lieu paroissial et seigneurial du comté de la Haute-Marche, implanté en rebord de plateau, à la confluence de la Leyrenne et du Thaurion. À une cinquantaine de mètres au NO des habitations actuelles, un éperon barré, mesurant au sommet 180 m de longueur sur 25 m de large maximum, occupe l’extrémité de la confluence, dominant d’une trentaine de mètres les deux cours d’eau. Les fouilles entamées depuis 2013 y ont mis en exergue une occupation perchée de quelques édifices, puissamment défendus par un système fossoyé évoluant dans un temps très court, entre l’extrême fin du viiie s. (plus certainement début du ixe s.) et le premier tiers du xe s. Les artefacts, comptant une majorité de petits mobiliers métalliques, illustrent la présence de guerriers et de chevaux. A contrario, la vie quotidienne n’est ni renseignée par la céramique (résiduelle) ni par les restes fauniques (esquilles uniquement).

2La campagne 2020 a permis d’achever la fouille intégrale de l’enceinte en demi-lune coiffant l’extrémité occidentale de la plateforme du promontoire. Cette levée de terre, d’une longueur de 21 sur 12 m de large à la base, offre la spécificité de comporter un noyau dur fait uniquement de roches vitrifiées lors d’une étape de combustion entamée durant sa réalisation. On y a dénombré trois zones de chauffe se surimposant avec un léger décalage, d’ouest en est. On a pu définitivement mettre en évidence l’organisation des poutres calcinées, disposées perpendiculairement sur plusieurs niveaux. La découverte en son sein d’un petit trésor monétaire de 23 monnaies, dont les émissions s’étendent entre 887-898 et 918-926, situe sa réalisation à la fin de l’occupation du site.

3Le second élément prépondérant du site est son habitat matérialisé par les quelque 300 négatifs, dont on présume, désormais, avoir recensé la totalité. Il s’agit uniquement de poteaux d’édifices en bois, une seule grande fosse ayant été détectée sur la surface d’environ 1 000 m², non entamée par une carrière de pierre. Une allée centrale dessert les édifices jusqu’à un grand bâtiment barrant le promontoire, enseveli lors de la constitution du rempart vitrifié. Sa paroi orientale repose sur trois sections de sablières mesurant 2,50 à 4 m de long, pour une largeur de 0,40 m. Les poteaux porteurs, à chacune des extrémités, sont complétés par des poteaux raidisseurs à faible ancrage au sein même de la sablière. De façon, peut-être anecdotique, on mentionnera qu’à 0,70 m de distance du bord occidental de chacune des sablières, une clé de porte a été retrouvée sur le sol en terres noires. Cet édifice se distingue aussi par une structure excavée d’une dizaine de mètres carrés dont on n’énumère pas moins de sept négatifs au niveau des parois gouttereaux, attestant probablement de deux états. Une occurrence plus importante de tessons de céramiques permet d’envisager une fourchette chronologique, qu’il sera intéressant de comparer avec les datations radiocarbone des restes charbonneux trouvés dans les poteaux des autres édifices (fouilles 2016 et 2017).

4La fouille exhaustive de la plateforme est désormais presque aboutie. Les couches de terres noires vont faire l’objet d’une fouille fine en 2021 et les abords du site, dont le fossé de barrage, seront à nouveau explorés.

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Pour citer cet article

Référence papier

Richard Jonvel, « Saint-Dizier-Masbaraud (Creuse). Murat « Les Tours » »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 266.

Référence électronique

Richard Jonvel, « Saint-Dizier-Masbaraud (Creuse). Murat « Les Tours » » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 19 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/40808 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.40808

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Auteur

Richard Jonvel

Craham

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Responsable d’opération

Richard Jonvel

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Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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