Navigation – Plan du site

AccueilNuméros51Chroniques des fouilles médiévale...III. – Constructions et habitats ...III. 3 – Projets collectifs de re...Seveux (Haute-Saône). Pré Bouché

Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
III. – Constructions et habitats fortifiés
III. 3 – Projets collectifs de recherche

Seveux (Haute-Saône). Pré Bouché

Responsables d'opération : Valentin Metral et Valentin Chevassu
p. 276-277

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Association CAPHS

Texte intégral

1Les sondages réalisés sur le site de Seveux s’intègrent dans la troisième année du programme collectif de recherche « Le Portois du ixe au xiie s., évolution des pouvoirs et dynamiques du peuplement ». Les objectifs de ce PCR sont de caractériser l’évolution du peuplement et des lieux de pouvoir ruraux entre l’Antiquité tardive et le Moyen Âge central dans le pagus carolingien du Portois, soit une partie du département de la Haute-Saône. La reprise des données archéologiques anciennes associée à des investigations de terrain autour de plusieurs sites clés est vouée à la production d’un atlas et d’un SIG.

2Le site étudié est tout d’abord marqué par le développement, sur un passage de la Saône, d’une agglomération antique de bord de voie, bien documentée par l’archéologie préventive. Plusieurs découvertes funéraires indiquent une occupation alto-médiévale. L’habitat apparaît ensuite dans les écrits à partir de 1093 en tant que villa associée à deux églises et à une famille seigneuriale. L’implantation médiévale semble, par la suite, se structurer en deux pôles : un château lié à un bourg fortifié en bord de rivière, et un village ouvert autour de l’église paroissiale, sous l’agglomération actuelle. Largement remanié à la fin de l’époque moderne, le château est encore visible et présente une enceinte arasée entourant une grande basse-cour ou un habitat péricastral aujourd’hui sous prairie. Bien que la topographie de l’ensemble ait été décrite rapidement dans des inventaires de fortifications médiévales, la chronologie du site, son organisation interne et ses liens avec les occupations antérieures restaient à préciser. Suite à des prospections géophysiques menées en 2019, deux sondages sont donc venus préciser la nature des principales anomalies repérées.

3Un premier sondage n’a révélé qu’un carroyage de drains modernes ou contemporains en lien avec l’assainissement d’une parcelle inondable jouxtant le château.

4Implanté transversalement aux traces d’enceinte, le second sondage a mis en évidence les vestiges d’une muraille curviligne parementée de blocs de moyen appareil soigneusement équarris et liés à l’argile. Cette maçonnerie de 1,80 m de large surplombe un fossé à fond plat relié au cours de la Saône, de 12 m de large pour 1,85 m de profondeur. L’ensemble est interrompu par une porterie dont ne subsistent que deux retours de murs encadrant une chaussée formée d’un mince remblai pierreux. Aujourd’hui recoupée par un canal moderne, cette voie d’accès se trouve prolongée plus loin par un chemin de même orientation, ce qui fait de l’enceinte castrale un intéressant carrefour à la jonction de plusieurs itinéraires traversant la Saône.

5Le sondage n’a fourni aucune indication chronologique concernant la mise en place et l’évolution de ces structures, qui n’ont livré ni mobilier ni charbon datable par le radiocarbone. Seul le rapprochement avec les données textuelles donne la possibilité de préciser la chronologie de ces aménagements, du moins dans leurs phases les plus tardives. Le bourg et l’enceinte documentés seraient ainsi au moins antérieurs au milieu du xve s., puisque cités en 1456. L’enceinte est encore visible au xviie s. mais forme alors un simple enclos dépourvu d’habitat. En revanche, le fossé et l’enceinte ne sont plus mentionnés à la fin du xviiie s. : les niveaux de comblement et d’arasement montrent en effet des scories et des cendres provenant des hauts-fourneaux voisins en activité durant les xviie-xviiie s. Ces premiers résultats permettent d’envisager, pour la suite, plusieurs opérations portant sur l’occupation de la basse-cour ou l’analyse des élévations les plus anciennes du château.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Valentin Metral et Valentin Chevassu, « Seveux (Haute-Saône). Pré Bouché »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 276-277.

Référence électronique

Valentin Metral, Valentin Chevassu, « Seveux (Haute-Saône). Pré Bouché » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 24 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/40938 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.40938

Haut de page

Auteurs

Valentin Metral

UMR 6249 Chrono-Environnement

Valentin Chevassu

UMR 6249 Chrono-Environnement

Articles du même auteur

Haut de page

Responsables d'opération

Valentin Metral

UMR 6249 Chrono-Environnement

Valentin Chevassu

UMR 6249 Chrono-Environnement

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search