Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Hôtel de Gassier
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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
13348Sujets :
résidence aristocratique, hôtel particulier, cave, fenêtre, jardin, enclos, Dominicains, remploi, commerce, motif végétal, représentation humaineLieux :
France métropolitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Département des Bouches-du-Rhône, Aix-en-ProvenceNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Ville d’Aix-en-Provence
Texte intégral
1Situé dans l’ancien quartier Bellegarde, l’hôtel particulier de Gassier, autrement appelé de « la Panouse », est une vaste demeure dotée d’un jardin qui a fait l’objet d’une première inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 25 mars 1929 et d’une seconde, le 3 novembre 1987. Rattachés jusqu’à la fin du xvie s. à l’enclos des Prêcheurs dont ils occupent l’angle NO, bordés par les rues Mignet et Suffren, les terrains sur lesquels est construit l’hôtel sont vendus par les religieux en 1583. La propriété est agrandie vers l’est, en 1605, par une nouvelle acquisition de jardins lotis sur la propriété des religieux. Elle a été la demeure des familles Guiran de la Brillane (1605-1782), de Rémusat (1783-1795), de Sallier (1810-1831), de Gassier (1858-1918) et de la Panouse (1928-1942). Dévolue au collège des Prêcheurs depuis 1942, c’est dans le cadre de la réhabilitation de l’hôtel particulier qu’a été diligentée une opération de fouille archéologique portant sur les façades sur rue nord et ouest, ainsi que sur les caves et le rez-de-chaussée.
2Seuls quelques fragments lapidaires, en remploi dans les caves, documentent l’occupation antique de ce secteur périurbain, situé à proximité de la porte d’entrée SE de la ville antique. L’hôtel particulier actuel est surtout issu de la recomposition, dans la seconde moitié du xviiie s., de deux habitations établies à partir à la fin du xvie s., dont témoignent à la fois les archives collectées par N. Banel, ainsi que les anomalies dans le bâti (implantation anarchique des ouvertures de la façade nord correspondant à des niveaux de circulation différents, coups de sabre au rez-de-chaussée de la façade ouest).
3Une première habitation, datée de la fin du xvie ou du début du xviie s., est restituée au nord, en façade de la rue Suffren. Deux grandes fenêtres à traverse et meneau en pierre de taille, encore visibles aujourd’hui, permettent de délimiter son enveloppe dont l’élévation s’inscrit sensiblement dans la hauteur de la façade nord actuelle.
4Un grand corps d’habitation tourné vers la rue Mignet est implanté perpendiculairement à l’ouest. Il offre trois étages, correspondant ici encore aux dimensions de l’élévation actuelle. La façade, homogène, montre un rez-de-chaussée en pierre de taille, dans lequel sont ouvertes les deux grandes arcades d’un espace à vocation commerciale. Au-delà se développe une maçonnerie de moellons divisée par six travées de grandes fenêtres à croisée et traverse, portant un décor à thématique végétale façonné dans le mortier et monté sur des armatures de bois. Alors que certains hôtels particuliers aixois conservent une telle division de leurs façades, ce type d’encadrement de fenêtres à registre a le plus souvent disparu.
5Le xviiie s. marque la refonte par Antoine de Guiran des deux propriétés en un nouvel ensemble, orienté à la fois sur la rue Mignet (à l’ouest) et sur le jardin (à l’est). Les grandes ouvertures sur rue sont colmatées à la faveur de cinq nouvelles travées de fenêtres, situées symétriquement de part et d’autre de l’axe central monumentalisé de la façade, souligné au rez-de-chaussée par la porte d’entrée encadrée de pilastres et agrémentée de figures féminines et d’un visage de faune grimaçant. L’ensemble vient supporter un étroit balcon à belle ferronnerie de style Régence au niveau de la travée centrale du premier étage. La datation est précisée par la documentation d’archives qui situe ces travaux dans les années 1738-1739.
6Aux xixe-xxe s., l’enveloppe extérieure évolue peu. Les transformations touchent essentiellement la façade nord dans laquelle sont créées de nouvelles ouvertures, le plus souvent petites et sans grande qualité, afin d’améliorer l’éclairage d’un intérieur nouvellement cloisonné à la suite du rattachement de la propriété au collège des Prêcheurs.
Table des illustrations
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Titre | Aix-en-Provence, Hôtel de Gassier, relevé de la façade ouest sur la rue Mignet. |
Crédits | Relevé C. Auburtin, L. Dubois, C. Tomatis ; DAO s. Ranchin, Direction archéologie et muséum de la ville d’Aix-en-Provence |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/41195/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 389k |
Pour citer cet article
Référence papier
Claire Auburtin, « Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Hôtel de Gassier », Archéologie médiévale, 51 | 2021, 171-172.
Référence électronique
Claire Auburtin, « Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Hôtel de Gassier » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 03 octobre 2023. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/41195 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.41195
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