La Rochelle (Charente-Maritime). Vieux-Port. Quais Maubec, Duperré et Durand
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Année de l'opération :
2018Sujets :
quai, canal, pont, soutènement, port, maison, tour, cave, escalier, église, cheminée, fortification, courtine, enceinte, forge, artisanatLieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département de la Charente-Maritime, La Rochelle (Charente-Maritime)Chronologie :
époque médiévale, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaineNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Département de la Charente-Maritime
Texte intégral
1Numéro d’autorisation :
2Ce diagnostic de quatre semaines a permis l’exploration d’une grande partie des quais anciens du Vieux-Port, notamment de l’actuel quai Duperré. L’opération précède le réaménagement de cette partie du Vieux-Port de La Rochelle.
3Les entités archéologiques sont nombreuses, pour une surface par endroits réputée « détruite » avant l’intervention, surtout au regard de la faible superficie ouverte (3 %). Les profondeurs importantes, malgré les contraintes techniques et logistiques induisant l’indispensable sécurisation des espaces de travail, ont livré des séquences stratigraphiques importantes.
4Sur les quais du port, les niveaux médiévaux se rencontrent à une profondeur comprise entre 1,50 et 2 m, jamais plus haut. Ils affleurent davantage autour du canal Maubec. La plus grande partie des vestiges découverts est attribuable aux périodes moderne et contemporaine.
5Les aménagements liés à la gestion du canal Maubec et de son débit, à l’amélioration du port, par exemple son désenvasement, étaient connus et accessibles (galeries voûtées canalisant la Verdière, galerie des chasses, pont-écluse). Moins connue était la date de comblement des douves de la Verdière (xiiie-xive s.) ou la succession des niveaux de port entre le Moyen Âge et nos jours. Des constructions inconnues sont apparues, attribuables à la période moderne. Elles empiétaient sur l’espace portuaire gagné sur l’ancien canal de la Verdière, devenu souterrain au xviiie s.
6On connaît mieux également l’aspect des quais Maubec au xviiie s., avec un mur de soutènement massif mis au jour, et les tranchées de fondation des quais du xixe s. sur le quai Durand. La langue de terre et le bâtiment qui y était construit, appelé « la Poterie », ont été totalement détruits par les travaux liés à la construction de la galerie des chasses au xixe s.
7La question des fortifications est également mieux cernée grâce à cette opération. L’enceinte et son tracé sont appréhendés quai Durand, indiquant la présence d’un décrochement par rapport au tracé supposé de cette partie de l’enceinte du tout début du xiiie s. enserrant le faubourg Saint-Nicolas. La position d’une tour, probable élément de la « Porte de Fer » permettant de communiquer entre le quartier du Perrot et le port dès le xiiie s., a été partiellement repérée, à un emplacement où elle servait de paroi à une cave moderne. Sur le canal de la Verdière, comblé au xiiie-xive siècle, une portion de courtine quasiment exempte de fondation reliait manifestement l’enceinte du Perrot à la tour de la Gourbeille, datée du xiie s.
8La présence de l’habitat civil est partout attestée. Les pâtés de maisons, détruits vers le milieu du xviiie s., avaient été bâtis dès le xvie s. contre le mur du rempart de l’enceinte du Perrot. Des maisons encadrant l’accès est du pont Saint-Sauveur ont été mises au jour quai Durand. L’une est dotée d’une cheminée, l’autre d’un escalier en vis permettant l’accès à un espace qui servit de forge durant la période moderne. Un chaudronnier est déjà mentionné au xvie s. dans cette maison, d’après les sources, ce qui permet d’envisager une réelle continuité de l’activité artisanale. En 1740, le pont est détruit de même que les maisons attenantes et de nouveaux quais sont construits. Une autre maison est bâtie sur les fondations de l’ancienne chapelle Saint-Michel de l’église Saint-Sauveur, de l’autre côté du pont, dès la fin du xvie s. Reprise au xviie s., la maison a été détruite au début du xxe s.
9L’archéologie a permis de préciser l’enchaînement de ces étapes, tout en démontrant que dès l’origine de l’église gothique, qui succédait à un édifice roman dont subsistent des restes maçonnés en position secondaire, la rue bordait cette chapelle, servant de parvis en permettant l’accès au pont.
Fig. 1 La Rochelle, Vieux-Port, quais Maubec, Duperré et Durand, tour médiévale, probable « Porte de Fer » de l’enceinte enserrant le quartier médiéval de Saint-Jean du Pérot, sous la place à l’angle du cours des Dames et du quai Duperré.
Cl. B. Gissinger, CD 17, novembre 2018
Table des illustrations
Titre | Fig. 1 La Rochelle, Vieux-Port, quais Maubec, Duperré et Durand, tour médiévale, probable « Porte de Fer » de l’enceinte enserrant le quartier médiéval de Saint-Jean du Pérot, sous la place à l’angle du cours des Dames et du quai Duperré. |
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Crédits | Cl. B. Gissinger, CD 17, novembre 2018 |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/41470/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 829k |
Titre | Fig. 2 La Rochelle, Vieux-Port, départ d’escalier en vis de la fin du Moyen Âge, dans une pièce servant de forge, à l’est du canal Maubec (quai Durand). |
Crédits | Cl. B. Gissinger, CD 17, novembre 2018 |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/41470/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 818k |
Pour citer cet article
Référence papier
Bastien Gissinger, « La Rochelle (Charente-Maritime). Vieux-Port. Quais Maubec, Duperré et Durand », Archéologie médiévale, 51 | 2021, 188-189.
Référence électronique
Bastien Gissinger, « La Rochelle (Charente-Maritime). Vieux-Port. Quais Maubec, Duperré et Durand » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 14 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/41470 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.41470
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