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AccueilNuméros51Chroniques des fouilles médiévale...I. – Constructions et habitats ci...I. 1 - Opérations de terrainPertuis (Vaucluse). Rue Notre-Dame

Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
I. – Constructions et habitats civils – environnement rural et urbain
I. 1 - Opérations de terrain

Pertuis (Vaucluse). Rue Notre-Dame

Responsable d’opération : Guilhem Baro
p. 198-199

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Service d’archéologie du département de Vaucluse

Texte intégral

1Une opération de sondage a été réalisée, au mois d’octobre 2019, dans un immeuble du centre ancien de la ville présentant des caractéristiques des xve et xvie s. (anciennes fenêtres avec traverse de pierre, bandeaux en façade, présence d’un escalier en vis).

2Les façades sur cour ne présentent pas la même qualité que celles situées sur la rue Notre-Dame. Elles sont construites en moellons grossiers sommairement disposés et la mise en œuvre contraste avec celles donnant sur la rue. Elles sont percées de différentes ouvertures cintrées qui permettent de dater leur réalisation ou réorganisation du xviiie s. La distribution intérieure jusqu’au deuxième étage se fait par un somptueux escalier en vis et plusieurs caves.

3La porte d’accès aux caves possède un linteau en accolade très soigné, typique du début du xvie s. Trois autres portes sont présentes au rez-de-chaussée de la cage d’escalier, dont une, donnant sur la rue Notre-Dame et de très grande qualité, est murée et pourrait correspondre à une porte principale (cf. infra), et une deuxième menant à un local accessible depuis la ruelle.

4Les parties les plus anciennes de l’édifice semblent remonter à la fin du xve s. ou au début du xvie s. La façade construite sur la rue Notre-Dame présente une mise en œuvre soignée de cette époque. L’appareil est de belle qualité et les hauteurs d’assises régulières témoignent d’une simultanéité de réalisation du rez-de-chaussée jusqu’au dernier niveau.

5Au rez-de-chaussée de la façade orientale, sur la rue Notre-Dame, il est possible d’attribuer à cette époque deux ouvertures accolées de module identique, en l’occurrence une porte et une fenêtre en plein cintre. Cette disposition laisse envisager la présence d’une échoppe médiévale dans cette partie de l’habitation. Cela se retrouve fréquemment comme disposition : la marchandise à la vente est exposée au niveau de l’appui de la fenêtre sur laquelle une tablette peut être disposée pour étaler la marchandise. Le blason présent au-dessus de la porte pouvait représenter le type de marchandise proposé dans la boutique.

6L’accès principal à l’immeuble se faisait par la porte aujourd’hui murée, disposant d’un linteau en accolade et menant dans la cage d’escalier en vis. Une porte identique donne accès aux caves qui ont été taillées dans la roche. Les maçonneries y sont particulièrement soignées et témoignent d’une mise en œuvre médiévale. Il est permis d’envisager que le rez-de-chaussée ait pu être indépendant dans un premier temps (présence de la boutique médiévale sur la rue Notre-Dame) et qu’il n’existait alors aucune porte reliant l’escalier en vis au rez-de-chaussée. Ainsi, l’escalier desservait uniquement le premier et le deuxième étage. Sur la rue Notre-Dame, il existait, à chaque niveau, quatre ouvertures, deux sur la façade est, deux sur la façade ouest, soulignées par un bandeau de pierre. Ces ouvertures étaient divisées en deux parties par une traverse de pierre. L’escalier en vis était éclairé par trois fenêtres (une entre le rez-de-chaussée et le premier étage, une entre le premier et le deuxième et une autre entre le deuxième et un niveau supérieur) et devait se terminer par une tourelle. Lesdites fenêtres étaient elles aussi divisées en deux par une traverse de pierre. Du côté de l’impasse, le mur de façade présente, en rez-de-chaussée, une mise en œuvre en pierre de taille et semble pouvoir remonter à cette même époque. Il est percé par une porte en arc surbaissé.

7Dans un second temps, probablement dans le courant du xviie s., deux portes sont ajoutées au rez-de-chaussée de la cage d’escalier : une donnant vers l’espace accessible depuis la ruelle ; une seconde donnant accès au rez-de-chaussée. Ces deux portes sont très soignées mais la mise en œuvre des maçonneries avec des joints assez épais laisse à penser que leur réalisation est intervenue dans un second temps. Les piédroits sont chanfreinés mais les linteaux ne portent pas d’accolade comme sur celle en façade ou celle donnant accès à la cave.

8Au xviiie s., l’immeuble fait l’objet d’une réorganisation conséquente. La façade côté cour est réaménagée et diverses ouvertures cintrées sont créées. Plusieurs transformations affectent également les façades de la rue Notre-Dame. Les ouvertures sont modifiées : sur la façade est, deux ouvertures cintrées sont aménagées aux premier et deuxième étages. Elles sont en partie installées dans le bouchage de baies plus anciennes. Les deux autres fenêtres sont condamnées, certainement à la même époque. Sur la façade nord, les fenêtres éclairant la cage d’escalier sont en partie bouchées : celle éclairant le passage du rez-de-chaussée au premier l’est en partie basse, et celle éclairant les marches reliant le premier au deuxième en partie haute. Au premier étage, la baie située près de l’angle avec la ruelle semble obturée tandis que la seconde est bouchée, en parties haute et basse, et transformée en baie cintrée. Au deuxième étage, la disposition est inversée par rapport au premier : la baie à l’est est obturée tandis que celle située à proximité de l’angle avec la ruelle l’est en parties haute et basse pour être transformée en baie cintrée. Les niveaux de planchers sont aussi réaménagés : au premier et au deuxième étage, les sols sont rehaussés de 0,30 à 0,40 m et sont en adéquation avec les ouvertures cintrées pour lesquelles l’appui se situe à 0,82 m au-dessus du sol du premier étage, 0,84 m au deuxième étage. Les ouvertures médiévales de la fin du xve s. ont un appui à environ 0,50 à 0,60 m au-dessus du sol actuel, ce qui montre une hauteur d’allège insuffisante. La toiture est abaissée : la troisième fenêtre de l’escalier en vis est condamnée et bouchée en partie haute. Les fenêtres du deuxième étage ont leur linteau situé sur l’assise en dessous de la ligne de toiture, ce qui confirme un abaissement général de cette dernière. En outre, diverses ouvertures sont percées aux étages sur la ruelle du côté ouest.

9Enfin, au xixe s., une porte est créée en rez-de-chaussée de la façade orientale et, au deuxième étage de la façade nord, la baie située près de l’angle avec la ruelle est complètement obturée.

Pertuis, relevé pierre à pierre de la façade en pierre de taille sur la rue Notre-Dame à partir de l’ortho-image.

Pertuis, relevé pierre à pierre de la façade en pierre de taille sur la rue Notre-Dame à partir de l’ortho-image.

DAO G. Baro

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Table des illustrations

Titre Pertuis, relevé pierre à pierre de la façade en pierre de taille sur la rue Notre-Dame à partir de l’ortho-image.
Crédits DAO G. Baro
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/41615/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
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Pour citer cet article

Référence papier

Guilhem Baro, « Pertuis (Vaucluse). Rue Notre-Dame »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 198-199.

Référence électronique

Guilhem Baro, « Pertuis (Vaucluse). Rue Notre-Dame » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 19 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/41615 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.41615

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Auteur

Guilhem Baro

Service d’archéologie du département de Vaucluse

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Responsable d’opération

Guilhem Baro

Service d’archéologie du département de Vaucluse

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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