Navigation – Plan du site

AccueilNuméros51Chroniques des fouilles médiévale...I. – Constructions et habitats ci...I. 1 - Opérations de terrainRomans-sur-Isère (Drôme). Hôtel d...

Chroniques des fouilles médiévales en France en 2020
I. – Constructions et habitats civils – environnement rural et urbain
I. 1 - Opérations de terrain

Romans-sur-Isère (Drôme). Hôtel de l’Oulle

Responsable d’opération : Chantal Delomier
p. 202-203

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Inrap

Texte intégral

1L’hôtel de l’Oulle représente l’archétype de l’évolution d’un bâti dans le cadre contraignant d’un parcellaire médiéval. Les espaces vacants et construits ont sans cesse évolué, à partir du xive et jusqu’au xxe s. C’est en tout 45 sondages qui ont été ouverts, dans les parois les plus diverses de l’ensemble bâti. Celui-ci couvre une superficie de 1 150 m² au sol et se déploie sur sept niveaux, du sous-sol au cinquième étage. L’analyse des données archéologiques propose de restituer une évolution du bâti en quatre phases principales, qui resteront à préciser lors de la fouille.

2De la première période, médiévale, il subsiste des pans de maçonnerie, des arcs en tiers-point ou segments d’arcs et des portes, tandis que la plupart des fenêtres pourraient être masquées ou réutilisées. Un grand mur longitudinal d’axe E-O en constitue le vestige majeur et structurant. Un arc en tiers-point (le seul à être intégralement conservé dans l’hôtel de l’Oulle), ouvert au rez-de-chaussée, marque un important cheminement N-S. La zone construite était au nord et la cour au sud. Une petite fenêtre à forts ébrasements intérieurs lui est associée, ainsi qu’une pile d’arc implantée plus à l’est. La maçonnerie est très perturbée et aucun lien stratigraphique n’a pu être retrouvé à la périphérie de ces vestiges en place. Les contours exacts de cet espace bâti ne sont donc pas connus. Toutefois, un long mur d’axe E-O parallèle à lui, au nord, et distant de 8 m pourrait constituer le mur gouttereau septentrional de ce premier bâtiment. Les murs de refend pourraient se trouver englobés dans les refends dont les maçonneries apparaissent très perturbées. Tous les vestiges retrouvés dans les sondages ouverts dans ces refends indiquent des circulations parallèles à ce premier mur longitudinal. Un escalier en vis pourrait bien avoir été construit à l’est de la parcelle, à l’interface avec le long module bâti sur la rue du Mouton, toutefois, ses contours n’ont pu être retrouvés.

3Le deuxième état de construction est attesté par la mise en place de dispositifs qui perturbent ou cassent ces maçonneries préexistantes voire s’incrustent dans celles-ci. On dénombre au moins quatre agencements de ce type : deux portes à linteau quadrangulaire et monolithique au rez-de-chaussée et deux cheminées. Les portes marquent des circulations E-O décalées (soit vers le sud, soit vers le nord) par rapport à l’axe indiqué par les données archéologiques relevant de la période antérieure.

4Le troisième état de restructuration et d’embellissement consiste en une très vaste reprise de l’ensemble des édifices qui s’organisent alors autour d’un pôle central composé d’une cour à deux colonnades de quatre travées chacune. Ces bâtiments reconstruits sont desservis par un escalier monumental « rampe sur rampe ». Les caractéristiques typologiques de ces constructions répondent aux modèles connus de la seconde moitié du xviie s. On dénote toutefois un certain archaïsme dans les constructions, comme l’absence de balustres pour l’escalier, la lourdeur des tambours des colonnes, l’étroitesse de la cour.

5Les archives aident à distinguer ces deux phases. Arnoulx Deloulle possède et habite la maison, peut-être dès 1607. Il y demeure en 1612 (AM Romans, CC4 fol. 5) et possède l’ensemble du tènement qui passe ensuite au commissaire ordinaire en la chambre des comptes du Dauphiné, Augustin Deloulle en 1690. Celui-ci est propriétaire d’une maison cour et jardin d’haut en bas avec une cave sous le jardin en la rue Escofferie et rue du Mouton (AD Drôme, 3 G 2393). Ce lieu est-il sa résidence ? Rien n’est prouvé. En tout cas la mention du jardin semble exclure la cour à colonnades jusqu’à la dernière décennie du xviie s.

6Enfin, on peut réunir en un état ultime toutes les réfections et segmentations de l’immeuble en appartements dans une large fourchette chronologique s’étendant du xviiie au xxie s.

Romans-sur-Isère, Hôtel de l’Oulle, Relevé de l’élévation.

Romans-sur-Isère, Hôtel de l’Oulle, Relevé de l’élévation.

DAO P. Rigaud

Haut de page

Table des illustrations

Titre Romans-sur-Isère, Hôtel de l’Oulle, Relevé de l’élévation.
Crédits DAO P. Rigaud
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/41665/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 578k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Chantal Delomier, « Romans-sur-Isère (Drôme). Hôtel de l’Oulle »Archéologie médiévale, 51 | 2021, 202-203.

Référence électronique

Chantal Delomier, « Romans-sur-Isère (Drôme). Hôtel de l’Oulle » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 01 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/41665 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.41665

Haut de page

Auteur

Chantal Delomier

Inrap

Articles du même auteur

Haut de page

Responsable d’opération

Chantal Delomier

Inrap

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International - CC BY-NC 4.0

https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search