1La zone étudiée, d’une surface de 1 047 m², se trouve le long de l’avenue de Reims, ancienne voie romaine, et dans l’extension supposée de la nécropole antique dite du « faubourg de Reims ». Aucune sépulture n’a été mise au jour lors du diagnostic. En outre, l’emprise est située au cœur du « faubourg de Saint-Crépin-le-Grand » à l’emplacement supposé de la ferme de l’abbaye, qui pourrait avoir été installée dès le x^e s. Les éléments les plus anciens mis au jour se rapportent à des constructions dont la fonction et la datation précises sont difficiles à établir.

2Trois murs en blocs de calcaire erratique, liés par un même mortier, sont apparus à un niveau équivalent. Deux murs sont parallèles et perpendiculaires au troisième. Si l’orientation principale ne suit pas l’axe de l’avenue de Reims, un des murs est parallèle à l’actuelle rue Coligny, axe secondaire ancien. La construction dans la continuité du mur perpendiculaire n’est plus présente, mais la tranchée aperçue en plan et en coupe indique une récupération de ce dernier. Son absence va dans le sens d’une fondation moins profonde que pour les autres murs et donc d’une construction distincte dans le temps. La construction en dalles de calcaire située contre un des murs semble avoir été récupérée en grande partie. Il pourrait s’agir d’un ancien dallage. La fonction de cet ensemble est indéterminée (bâtiment, murs parcellaires ?). Il semble qu’au vu des constructions plus tardives une implantation antérieure au xviii^e s. puisse être avancée. Ces constructions pourraient être en lien avec la ferme dont l’existence est attestée au xviii^e s. mais dont l’origine pourrait être plus ancienne.

3Les plans anciens de Soissons, et notamment tous ceux du xix^e s., montrent un bâtiment sur la parcelle longeant la rivière Crise. Un plan de 1768 indique même déjà un bâtiment à cet endroit. Dans l’emprise de diagnostic, un mur correspond tout à fait au mur oriental de cette construction. Il est probable que cette dernière ait été bâtie dans la deuxième moitié du xviii^e s. C’est peut-être à cette même période que la partie interne de la parcelle a fait l’objet d’un aménagement de sa cour en un dallage de pavés en grès. La récupération des murs préexistants pourrait dater de la même époque. Cette installation a perduré jusqu’au xx^e s. Si la cour a possiblement fait l’objet d’un remblaiement plus précoce, le bâtiment attenant à la rivière a été démoli pendant la première moitié du xx^e s., probablement entre les deux guerres mondiales. La cour a ensuite été remblayée et gravillonnée, état qui est encore visible aujourd’hui.