Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Ferme du château
Notes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Département de la Seine-Saint-Denis
Texte intégral
1L’ancienne ferme du château, qui conserve une grange médiévale, se trouve au centre du village de Tremblay, dont l’occupation commence dès le vie s. et se structure dans la longue durée. Cependant l’origine et l’évolution de cette ferme mentionnée pour la première fois dans le De administratione de Suger (1122-1151), abbé de Saint-Denis, restent à documenter. Cette structure existe certainement dès l’époque carolingienne, puisque le domaine est mentionné dans la confirmation du partage des biens de l’abbaye de Saint-Denis en 862. Depuis près de vingt-cinq ans, de nombreuses opérations d’archéologie préventives ont été menées dans et autour du village, permettant ainsi la compréhension de l’organisation du terroir et de l’évolution du village depuis l’époque médiévale. La ferme est un élément fondamental de cette structuration ; aussi avons-nous lancé en 2018 une recherche programmée sur l’origine et l’évolution de cette ferme.
2La première campagne, menée cette même année, a porté sur l’organisation bâtie de la ferme. La grange médiévale est en très grande partie conservée. C’est un bâtiment de 35,35 m par 21,40 m hors-tout (33 m par 19,60 m dans l’œuvre), orienté NO-SE, couvert d’un toit à deux rampants et formé de trois parties bien distinctes : les deux murs gouttereaux orientés SE-NO, constitués de sept travées, dont une est reconstruite aux xviie-xviiie s., ainsi que la façade (pignon) qui comprend une tourelle d’escalier. Cet ensemble correspond : 1/ à la construction de Suger ; 2/ à la charpente et ses appuis formant huit travées et qui résultent d’une reprise totale du xve s. ; 3/ au mur pignon SE, attestant d’une réfection intégrale qu’on peut attribuer également au xve s.
3La grange du xiie s. est relativement bien conservée mais globalement masquée par l’état actuel du bâtiment, assez amplement restauré et sur lequel reposent des adjonctions. Le pignon SE relève d’une reconstruction remontant au xve s., synchrone de la charpente datée par dendrochronologie de 1491 pour les bois les plus récents de la première phase du chantier. Une seconde phase, située entre 1450 et 1518, correspond en fait à la réfection de trois travées de l’ensemble, puis des réparations ponctuelles surviennent entre 1586 et 1635. La construction de la fin du xve s. correspond selon toute vraisemblance à la reconstruction postérieure à la guerre de Cent Ans, puisque les chroniques rapportent la destruction de la « tour de Tremblay » en 1419.
4La campagne 2020 était conçue sur un ambitieux programme de sondages, que les conditions particulières liées aux mesures sanitaires ont obligé à revoir à la baisse. Le relevé photogrammétrique du mur de clôture ouest a tout de même été réalisé, permettant une analyse plus fine de l’élévation actuellement datée des xiie et xiiie s., ainsi qu’un seul sondage de surface réduite. Destiné à reconnaître l’extension de la grange dans son premier état bâti, ce dernier a effectivement montré l’extension du mur gouttereau est de cette dernière sur au moins 18 m. Cette extension confirme l’hypothèse formulée en 2018 d’une réduction de la grange au xve s.
Pour citer cet article
Référence papier
Ivan Lafarge, « Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Ferme du château », Archéologie médiévale, 51 | 2021, 207.
Référence électronique
Ivan Lafarge, « Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Ferme du château » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 51 | 2021, mis en ligne le 20 mars 2022, consulté le 11 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/41725 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.41725
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page