1La deuxième campagne de prospection thématique conduite en 2020 sur le site de « La Montagne de Saint-Laurent » a permis de compléter nos connaissances sur le passé de cette butte témoin, située entre les bassins versants de la Saône et de la Loire.

2Le nettoyage des maçonneries d’un vaste édifice tardo-antique et altomédiéval découvert en 1967 a pu être achevé. La réalisation de plusieurs sondages a permis de mettre en évidence une remarquable conservation des vestiges, puisque plusieurs niveaux de sols sont conservés. Par endroits, les élévations des murs atteignent jusqu’à un mètre de hauteur. L’existence d’un espace supplémentaire, peut-être une galerie latérale ou un portique, au nord de la nef a pu être mise en évidence, portant la superficie totale de l’édifice à près de 400 m². L’étude d’une pièce latérale au sud de la nef a révélé dans un deuxième état de construction la mise en œuvre d’un appareillage en opus spicatum et le sondage réalisé dans cet espace a livré deux éléments d’encadrement de baie finement décorés d’un motif en croix de saint André, démontrant la qualité de la construction. La découverte d’un sol construit à une dizaine de mètres de cet édifice suggère l’existence d’une autre construction dans ce secteur de la butte. En corrélation avec les données anciennes, l’existence d’un complexe monumental de l’Antiquité tardive et/ou du haut Moyen Âge est à envisager. La forte proportion de fragments de vaisselle en verre dans le vaisselier des habitants de ce complexe suggère un statut élitaire, au moins pour une frange des occupants.

3Enfin, la prospection géophysique réalisée cette année a révélé l’existence de nombreuses constructions sur la partie en prairie du site, d’une superficie de près de 10 ha. Si ces vestiges ne sont pour l’instant pas datés, la question de la présence d’une agglomération, de ses formes et des activités qui s’y déroulaient est également fondamentale pour la compréhension globale du site. On soulignera aussi que les questions de chronologie sont au cœur des problématiques de l’étude du site. La question de son abandon, probablement progressif au cours du x^e s., est également prégnante, mais l’étude historique réalisée cette année apporte de précieux éléments de réponse.

Mesmont, montagne de Saint-Laurent, dégagement de la chapelle latérale sud.

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Cl. A. Guicheteau