1L’opération de diagnostic d’Épernon « La Savonnière » a mis au jour 251 structures, essentiellement des fosses et des trous de poteau. L’étude de deux tiers des découvertes (174 structures) met en évidence une occupation du site répartie sur plus de mille ans, du vi^e au xvii^e s. L’occupation de ce fond de vallée de la Drouette n’est pas continue et ne connaît pas la même densité structurelle au cours du temps. Les vestiges sont répartis entre deux secteurs principaux : à l’ouest et au centre de l’emprise du projet et dans un troisième secteur beaucoup moins dense. L’état de conservation des vestiges est généralement bon, le site ayant été scellé par un apport de colluvions ancien. Le secteur 1, sur une surface estimée à 7 000 m², est le plus dense des trois. Quatre phases d’occupation au moins ont été identifiées. Durant la période mérovingienne, la plus importante du secteur 1, des fours domestiques et de nombreuses fosses à possible vocation artisanale sont installés. La proximité d’une activité métallurgique est par ailleurs pressentie en raison d’un grand nombre de scories de fer mises au jour. La présence d’au moins un bâtiment sur poteaux est également attestée pour cette période. Les vestiges du secteur 2 sont également attribués à la période mérovingienne. Les trous de poteau, parfois imposants, sont très nombreux ; ils doivent appartenir à plusieurs bâtiments répartis sur un hectare environ. Un four culinaire et plusieurs fosses aménagées sont attribués à cette même période. Le secteur 3 a livré quelques structures mérovingiennes, indices de la présence d’un noyau d’occupation au SO de l’emprise. La période carolingienne est représentée dans les secteurs 1 et 3 par des silos enterrés et quelques fosses. Après l’occupation mérovingienne dense, un net éclaircissement se produit aux siècles suivants. Les périodes médiévale et moderne sont attestées dans le secteur 1, pour la première par une vaste structure rectangulaire profonde (proposée comme un cellier), et pour la deuxième par une mare. L’impact d’un chemin qui traverse du sud au nord les secteurs 1 et 3 sera certainement déterminant dans l’analyse spatiale du site quand il pourra être daté. Dans un secteur du Bassin parisien où les découvertes d’habitats ruraux du haut Moyen Âge sont encore peu nombreuses, le site d’Épernon « La Savonnière » présente un intérêt particulier en raison du renouvellement des connaissances qu’il peut apporter. Le site laisse des perspectives de découvertes et d’étude, telles que les plans de bâtiments construits sur poteaux ou encore les vestiges d’une activité métallurgique. Le corpus céramique, déjà important à l’issue du diagnostic, présente un intérêt régional en raison de la durée de l’occupation et de la localisation du site. La complexité de sa détermination appelle, elle aussi, à un accroissement des données.