1Sous le règne de Louis XIV, deux aménagements se sont succédé à l’entrée du château de Versailles. Le premier, constitué d’une seule grille encadrée de deux fossés et de deux corps de garde, fut entrepris de 1662 à 1664 par Louis Le Vau. Le second est l’œuvre de Jules Hardouin-Mansart qui dirigea, de 1679 à 1682, le réaménagement des cours et la mise en place des deux grilles successives, disposition qui allait subsister jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Plus que la Grille d’honneur, la seconde grille, dite Grille royale, était l’élément majeur de la composition. Placée au cœur du palais, entre les deux pavillons de l’Aile du gouvernement et de la Vieille aile, elle en constituait la véritable clôture : on ne pénétrait dans la deuxième cour qu’autorisé à se présenter chez le roi.

2La volonté de restituer la Grille royale rendait nécessaire le dégagement de ses fondations, pour que les murs-bahuts de la nouvelle grille puissent s’y appuyer, après avoir été rehaussées au niveau qu’elles avaient avant l’abaissement des cours sous Louis-Philippe. Les aménagements de Le Vau ont aussi été recherchés, en particulier ceux du corps de garde et du fossé nord, qui n’avaient pas été mis au jour lors des sondages de 2001.

3Comme ces sondages l’avaient déjà montré, Mansart a largement réutilisé les aménagements de son prédécesseur. Du côté des pavillons, la Grille royale s’appuyait pendant plusieurs mètres sur les anciens murs de soutènement de la cour de Le Vau. Elle s’en écartait ensuite vers l’est, puis ses fondations venaient buter contre celles des corps de garde, dont les guérites de Mansart chevauchaient les murs est. De l’autre côté des guérites, la partie centrale rectiligne de la Grille royale s’appuyait sur la suite de ces murs, qui ont été prolongés par Mansart au travers des anciens fossés.

4Le fond du fossé nord, le seul qui ait été fouillé, s’est révélé très riche en objets déposés au cours de la quinzaine d’années pendant laquelle il est resté ouvert. Y ont été trouvés de nombreux ossements, coquilles d’huître, tessons de céramique, fragments de verre, pipes en terre, pieds de verre, épingles, perles, dés à jouer…

5Le chantier archéologique de 2006 a aussi révélé le souvenir d’une troisième époque. En 1771, lors de la destruction de l’Aile du gouvernement, des baraquements en moellons furent construits pour abriter les gardes et les bureaux délogés. Les fondations du baraquement situé près de la guérite nord, destiné aux gardes suisses et aux gardes de la porte, ont été retrouvées, imbriquées dans les fondations du corps de garde de Le Vau.

Versailles. Grille royale du château.

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