Communes de l’indre. Caractérisation et datation de l’espace piscicole pré-industriel de La Grande Brenne
Entrées d’index
Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
67223Nature de l'opération :
prospection archéologiqueTexte intégral
1Les digues (ou chaussées) d’étangs sont des constructions en terre qui ont jusqu’alors peu attiré l’attention des historiens et des archéologues. Pourtant, qu’elles soient toujours fonctionnelles dans le cadre d’une exploitation piscicole et cynégétique ou qu’elles soient abandonnées, ces levées forment des objets paysagers remarquables notamment dans quelques régions de France où on les compte par centaines. C’est le cas de La Grande Brenne, cœur identitaire d’un Parc naturel régional, qui abrite près de 700 étangs ou vestiges d’étangs anciens. Dans le cadre d’une convention culturelle passée entre la DRAC du Centre et le Parc de La Brenne, une enquête visant à dater et à caractériser cet espace piscicole historique a été menée en 2006.
2Cette première année de prospection a permis de caractériser environ 250 ouvrages anciens et a notamment conduit à la découverte d’une douzaine de digues abandonnées inédites (structures déjà absentes de la documentation graphique du début du xixe s.) et de plusieurs sites archéologiques « pré-piscicoles » (majoritairement métallurgiques) en fond d’étangs (alors en assec).
3Nous avons également cherché à affiner la datation des étangs de La Grande Brenne jusqu’à présent essentiellement documentée par les sources textuelles. Une enquête orale auprès des propriétaires d’étangs et des entrepreneurs locaux a donc été engagée afin de récupérer des bois de bondes traditionnelles (dispositifs de vidange des étangs) sortis à l’occasion de travaux de réfection de digues. L’idée était de dater par dendrochronologie les parties les plus anciennes de la bonde c’est-à-dire les éléments constituant la conche (têtier, auges, couvercle). Jusqu’au milieu du xxe s., ces pièces étaient en effet rarement changées et on peut même supposer qu’elles datent pour certaines de la création de l’étang. Cinq bondes d’étangs brennous ont été échantillonnées et ont fait l’objet d’analyses par le laboratoire CEDRE. Les ensembles de bois ont ainsi été datés du milieu du xve s. au xxe s. La plus ancienne datation par dendrochronologie concerne l’étang des Ardennes (Mézières-en-Brenne) mentionné dans les textes pour la première fois en 1548 et dont les auges de l’une des bondes proviennent d’un arbre abattu à l’automne 1458/hiver 1459.
4Parmi les étangs étudiés en 2006, nous avons pu recenser entre 30 à 45 bondes en place qui disposent ou disposeraient de pièces anciennes susceptibles d’être datées par dendrochronologie. Il est à craindre, au rythme actuel des rénovations d’étangs, que, d’ici une quinzaine d’années, la quasi-totalité de ce matériel datant disparaisse.
Table des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Exemple de digue abandonnée (commune de Migne). |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/45259/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 469k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Renaud Benarrous, « Communes de l’indre. Caractérisation et datation de l’espace piscicole pré-industriel de La Grande Brenne » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 12 juin 2019, consulté le 20 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/45259 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.45259
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page