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Chronique des fouilles médiévales en France en 2006
I. – Constructions et habitats civils – environnement rural et urbain
I 1.- Sites fouillés

Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). Sur le vieux pont – Le Spitz

Responsable d’opération : David Gucker
p. 185-186

Texte intégral

1La découverte fortuite par dragage de blocs de pierre taillée au NE de l’agglomération secondaire gallo-romaine de Scarponne, qui est également au haut Moyen Âge le chef-lieu du pagus Scarponensis, a permis de repérer la présence de 849 blocs de pierre taillée, correspondant à deux piles de pont, indiquant l’existence à cet endroit d’un chenal inconnu jusqu’ici.

2Une première concentration de 329 blocs permet de supposer la présence d’une pile en place, en relation avec laquelle ont été relevées deux poutres équarries en chêne, ainsi que des fragments d’autres poutres du même type. Leur étude dendrochronologique (Willy Tegel, Laboratoire DendroNet, Bohlingen) a fourni une date d’abattage de 836 de notre ère.

3À quelques mètres au NE de la première pile, ont été découvertes six meules en basalte d’Eifel. Ce lot comporte trois catilli très bien conservés, ainsi qu’une méta ; deux autres, plus fragmentaires, avaient néanmoins conservé un fragment de l’axe en métal calé par un élément en bois.

4À une distance d’au moins dix mètres de la première pile, en direction du NE, 520 nouveaux blocs ont été relevés. Dispersés sur plusieurs mètres de longueur, ils semblent appartenir à une seconde pile, démantelée. L’extraction n’ayant livré depuis aucun autre vestige, on peut émettre l’hypothèse que ces blocs appartenaient à la culée NE du pont.

5Des blocs en calcaire blanc de Norroy-lès-Pont-à-Mousson constituent le parement des piles, le noyau étant formé de moellons noyés dans du mortier de chaux. Les éléments du parement étaient solidarisés entre eux par des crampons en fer scellés au plomb. De grosses queues d’aronde en bois assuraient le réglage temporaire, nécessaire à la mise en place des différentes assises, dont certaines étaient réalisées au moment de l’ajustement des blocs.

6Les blocs étaient constitués en partie de réemplois d’époque gallo-romaine, notamment une quinzaine de stèles funéraires et d’éléments appartenant à un ou plusieurs mausolées. Les premières correspondent principalement au type des stèles maison. Les stèles sont le plus souvent réemployées dans le blocage, et leurs cavités funéraires sont systématiquement comblées par du mortier. Plus rarement, les stèles sont employées directement dans le parement de la pile. Sur certains blocs, plusieurs réutilisations successives ont pu être mises en évidence.

7L’étude des blocs, menée en collaboration avec Jean-Claude Bessac, a permis d’apporter de précieuses informations sur les traces de débitage et de façonnage des blocs et les différents outils employés. Trois caractéristiques inédites pour ce type d’ouvrage ont été observées :

  • l’utilisation d’un outil spécifique, léger, à manche court, pour le recalibrage des blocs, plus couramment utilisé en maçonnerie. La taille obtenue, fruste, est typiquement associée à l’assemblage du bloc dans la pile du pont ;
  • l’utilisation du foret pour la perforation des trous de crampon ;
  • l’utilisation du mortier en association avec des assemblages par queues d’aronde.

8Des prélèvements de crampons en fer ont été effectués sur les blocs de la pile 2, en collaboration avec Marc Leroy dans l’objectif d’une étude métallographique destinée à observer la structure et la texture des échantillons et éventuellement à caractériser leur origine.

Dieulouard. Sur le vieux pont – Le Spitz. Bloc présentant deux crampons lacunaires aux extrémités et l’emplacement d’une queue d’aronde de réglage temporaire (inv. 102).

Dieulouard. Sur le vieux pont – Le Spitz. Bloc présentant deux crampons lacunaires aux extrémités et l’emplacement d’une queue d’aronde de réglage temporaire (inv. 102).
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Table des illustrations

Titre Dieulouard. Sur le vieux pont – Le Spitz. Bloc présentant deux crampons lacunaires aux extrémités et l’emplacement d’une queue d’aronde de réglage temporaire (inv. 102).
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/45490/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 515k
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Pour citer cet article

Référence papier

David Gucker, « Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). Sur le vieux pont – Le Spitz »Archéologie médiévale, 37 | 2007, 185-186.

Référence électronique

David Gucker, « Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). Sur le vieux pont – Le Spitz » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 15 janvier 2023, consulté le 21 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/45490 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.45490

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Auteur

David Gucker

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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