Paule (Côtes-d’Armor). Saint-Éloy
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Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
52997Sujets :
oppidum, habitat, bâtiment sur poteaux, four, maison, manoir, fossé parcellaire, enceinte, chapelle, basse-cour (château), vaisselle de terre cuite, objet en fer, perle de verre, clocheNature de l'opération :
fouille programméeTexte intégral
1La fouille de la porte orientale de l’oppidum gaulois de Paule a mis au jour les vestiges d’un habitat médiéval, comprenant plusieurs bâtiments faiblement excavés, délimités par des murs constitués de moellons de grès ou de dalles de schiste, d’autres constructions sur poteaux, ainsi que des fours à sécher les grains. La maison la plus vaste, tripartite, était longue de 13,50 m et large de 5 m. L’ensemble était réparti dans une « basse cour » d’environ 1 ha de superficie délimitée par des fossés profonds de 1,50 à 2 m. Une petite motte ou plateforme circulaire, édifiée à l’extrémité orientale de la ligne de crêtes, était implantée au milieu de la façade orientale de la basse cour, qu’elle dominait de plusieurs mètres. Le plan ainsi restitué, tout à fait cohérent, est celui d’un petit habitat seigneurial occupé entre le xie et le xive s., dont la moitié de la superficie a été fouillée. Le mobilier recueilli comprend des tessons de céramiques, comportant des fragments de galetières en poterie « onctueuse » produites dans des ateliers du pays bigouden, de rares objets en fer ainsi qu’une perle en verre multicolore.
2Ce site n’est pas isolé. Une étude sommaire de l’environnement montre qu’il s’inscrit dans un ensemble de sites médiévaux, particulièrement dense le long de la voie qui parcourt la ligne de crêtes. Sur une superficie de 1 km², on note en effet la présence, à 300 m au nord de ce probable siège de petite seigneurie, de la vaste enceinte ovalaire de Bressilien, vraisemblablement attribuable au haut Moyen Âge. À 400 m à l’ouest, la chapelle Saint-Symphorien, édifiée à proximité de sources, a vraisemblablement été fondée au cours du haut Moyen Âge. En effet, elle recelait, jusqu’à sa démolition au xixe s., une relique remarquable : la cloche à main de Saint-Symphorien, objet caractéristique des très anciens ermitages de Bretagne, d’Irlande ou du pays de Galles. On notera enfin la présence, à 200 m au sud, du manoir de Saint-Éloy. Les vestiges les plus anciens aujourd’hui discernables dans cet édifice, profondément remanié au xviie s., semblent remonter au xve. L’hypothèse d’un déplacement du siège de cette petite seigneurie de l’autre côté de la voie majeure, vers la fin du xive s., est donc tout à fait envisageable. Elle demanderait toutefois à être démontrée.
Pour citer cet article
Référence papier
Yves Menez, « Paule (Côtes-d’Armor). Saint-Éloy », Archéologie médiévale, 37 | 2007, 195.
Référence électronique
Yves Menez, « Paule (Côtes-d’Armor). Saint-Éloy » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 15 janvier 2023, consulté le 19 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/45685 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.45685
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