Vieille-Toulouse (Haute-Garonne). Clos Montplaisir
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Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
145521Sujets :
fosse, silo, dépotoir, drain, chemin, vaisselle de terre cuite, objet métallique, stockage, faune, inhumationLieux :
France métropolitaine, Occitanie (région administrative), Département de la Haute-Garonne, Vieille-ToulouseNature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1Cette opération d’archéologie préventive, qui s’est déroulée sur sept semaines, a livré de très nombreuses structures médiévales fossoyées – fosses, silos en batteries et fossés de drainage – dont la chronologie, jusqu’à présent fondée sur l’étude de la céramique et du mobilier métallique, s’étend du xe au xiiie s.
2La fouille, localisée sur un replat dans la pente d’un coteau situé à l’extérieur de l’oppidum protohistorique et de ses marges, a concerné trois zones distinctes définies d’après les concentrations mises en évidences lors du diagnostic, sur une surface totale de 10 300 m2.
3Au total, 833 structures ont été identifiées, parmi lesquelles 210 ont fait l’objet d’une fouille. Apparues directement sous la couche végétale, elles sont creusées soit dans un limon de colluvionnement, soit dans le substrat molassique. Les labours ont irrémédiablement fait disparaître les niveaux d’ouverture des fosses, de même que les sols qui pouvaient leur être associés.
4Cinq catégories de structures sont représentées. L’écrasante majorité correspond à des silos au pourtour circulaire destinés au stockage et à la conservation des récoltes. Leur fonction première est révélée par le profil caractéristique des creusements, piriforme et à fond régulier, plat ou concave. Leur comblement, parfois stratifié et riche en rejets domestiques (céramique, faune, objets métalliques, résidus de combustion), se rattache quasi systématiquement à la phase d’abandon, lorsqu’elle ne servent plus que de dépotoir. La fréquence des recoupements entre silos témoigne, d’une part, de la pérennité de la zone d’ensilage, d’autre part, de la faible durée d’utilisation de chaque fosse. Cela étant, l’agencement de ces structures creusées en batterie et regroupées en plusieurs zones de fortes concentration séparées par des espaces vides (cheminement ou aires de battage ?) renvoie à une structuration délibérée et à une gestion des denrées collective et concertée.
5Une dizaine d’autres fosses côtoient les silos. Leur fonction demeure incertaine, mais elles se singularisent par leurs dimensions importantes – plusieurs mètres – et leur forme irrégulière. L’hypothèse de fours domestiques ne s’accordant que difficilement avec l’absence totale de traces de rubéfaction aux interfaces, il semblerait que ces fosses soient destinées à la conservation d’autres matières, comme le compost par exemple, ou à l’extraction de terre limoneuse réutilisée dans la construction.
6Plusieurs fossés ont également été identifiés dans deux des trois zones. D’après leur morphologie et leur orientation dans le sens de la pente, leur mise en place n’obéit à aucune considération défensive, mais au seul souci d’assécher la zone d’ensilage et de la préserver des eaux de ruissellement. L’observation de la stratigraphie de leur remplissage a mis en évidence des surcreusements, preuve de leur entretien par curages répétés.
7Seule une dizaine de trous pouvant matérialiser l’ancrage de poteaux ont été découverts. Cette rareté, ajoutée à leur isolement, interdit de proposer des restitutions de plans de bâtiments.
8Il convient enfin de signaler la présence inattendue de trois inhumations, profondément enfouies sous la couche de colluvions ayant servi d’encaissant à certaines fosses.
9En dépit des limites inhérentes à une fouille de faible durée sur un site aux vestiges mal conservés, la vision planimétrique offerte par un vaste décapage complète notre connaissance de ces zones d’ensilage qui se développent à la fin du haut Moyen Âge, dans le silence des sources écrites, en mettant l’accent sur l’ampleur et la structuration du gisement et sur le possible lien unissant celui-ci à la ville de Toulouse toute proche. Des analyses sont en cours sur la teneur en radiocarbone ou le contenu palynologique de certaines fosses.
Pour citer cet article
Référence papier
Yann Henry, « Vieille-Toulouse (Haute-Garonne). Clos Montplaisir », Archéologie médiévale, 37 | 2007, 207-208.
Référence électronique
Yann Henry, « Vieille-Toulouse (Haute-Garonne). Clos Montplaisir » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 15 janvier 2023, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/45935 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.45935
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