1L’établissement déserté des Bois de Cestres pourrait bien être Les Bordes Gaudot que les documents écrits évoquent à partir de 1323 en les rattachant au temporel de l’abbaye bénédictine de Saint-Seine, et qu’ils donnent comme désertées entre 1406 et 1417. La campagne 2006 a permis de poursuivre le relevé des indices topographiques et des vestiges de surface, puis d’achever l’exploration de la ferme dont la campagne 2005 avait mis au jour la totalité de l’habitation et le bâtiment d’exploitation nord : elle en a dégagé les aménagements méridionaux, constitués à l’origine d’une grange à piles ouvrant au sud par deux seuils piétonniers latéraux encadrant un portail charretier central, subdivisée par la suite pour former trois locaux distincts dont deux comportaient des foyers et des sols qui ont livré un abondant mobilier domestique. À proximité immédiate a été confirmée, en outre, la présence d’un four à pain au parement interne circulaire fortement rubéfié. Les éléments recueillis confirment bien que les aménagements, réalisés ex nihilo à la fin du xiii^e s. ou au début du siècle suivant, furent de grande ampleur et conçus pour durer, qu’ils accueillirent pendant un temps un groupe résidant fort dynamique et qu’ils subirent d’importantes modifications de structures, avant d’être désertés au début du xv^e s.

2L’étude paléoenvironnementale, coordonnée par Pierre Curmi et Jean-Louis Maigrot (ENESA-Dijon), a été en outre poursuivie : l’analyse des sols et de la couverture botanique des Bois de Cestres s’est appuyée sur les savoirs de spécialistes de phytosociologie forestière de l’INRA-Nancy (Jean-Luc Dupouey), de l’Office national des Eaux et Forêts (Éric Choderlos de Laclos), de la Société des Sciences naturelles de Haute-Marne (Jean-Marie Royer) et de l’université de Bourgogne (Jean Lévêque). Les cortèges floristiques, d’une part, les dosages en phosphore et azote, d’autre part, sont en cours d’analyse.

3Enfin, les données recueillies au cours des prospections pédestres (Franck Faucher-SRA-Bourgogne) et celles enregistrées par laser aéroportés (Jean-Marc Brayer-Enesad) sont en cours de traitement, et la recherche dans la cartographie ancienne (Jean-Louis Maigrot-Enesad) a poursuivi les dépouillements systématiques des fonds des Archives départementales de la Côte-d’Or et de l’Office national des Eaux et Forêts. L’ensemble est en cours de numérisation et alimente un SIG visant à réaliser l’étude archéogéographique du temporel de l’abbaye de Saint-Seine.