1Les ruines du château de Montfort font l’objet d’un programme de stabilisation des maçonneries, engagé depuis 1999 par l’association « Les raisonneurs de pierre », avec le soutien de la municipalité. En 2005 et 2006, deux campagnes de sondages archéologiques ont été réalisées.

2Le château de Montfort se trouve dans la vallée du Grésivaudan, sur la rive droite de l’Isère, à 18 km au nord de Grenoble. À 360 m d’altitude, et donc dominant largement la vallée de l’Isère autrefois inondable, de même que les villages groupés autour des églises paroissiales, le site semble isolé, dans les pentes d’éboulis sous les falaises de Chartreuse. Les ruines occupent une étroite crête aux pentes abruptes, orientée NE-SO, et s’étagent dans la pente sud. En contrebas un bâtiment mieux conservé est interprété comme l’entrée initiale du château, appelée le corps de garde.

3Sondages 2005 : en partie haute du site, dans les deux pièces nord (I et II), l’intervention s’est limitée au dégagement du dernier niveau d’occupation du site, qui montre une réoccupation au moins partielle, probablement au xvii^e s. (aménagement d’un pavement de terre cuite devant la cheminée et d’un four rustique). L’observation des maçonneries montre deux états : la pièce I appartient à la première construction ; la pièce II est venue agrandir et conforter cette partie du site soumis à des problèmes de stabilité. Aucun élément de datation n’a été recueilli.

4Sondages 2006 : Il n’a pas été possible de fouiller en partie haute du château, en raison de l’effondrement d’une partie du rempart extérieur. La campagne s’est donc reportée sur le « corps de garde » (salles VII-VIII). La plus grande partie de l’intervention a consisté à pratiquer des relevés complets : plans et relevés d’élévation pierre à pierre. Au sol, on s’est contenté d’une emprise de 20 m² dans l’angle NO du bâtiment ; sous la démolition (toiture de tuiles creuses et niveau d’incendie), plusieurs structures datant de la dernière période d’occupation ont été étudiées. Elles correspondent à l’installation d’un niveau semi-excavé, cave ou stockage lié à la vigne.

5Le logis des gardes s’insère dans la conception générale de la fortification et l’un de ses murs au moins est chaîné au rempart extérieur. Plusieurs états, qu’il est difficile de placer en chronologie relative et plus encore de dater, marquent la construction.

6Enfin, un simple ramassage du matériel archéologique répandu dans l’éboulement des terres de la zone effondrée a permis de rassembler, outre un nombre étonnant de fragments de verreries (fonds de gobelets fins) signalant l’occupation noble du site, des clous de plusieurs types (clous de charpente, de fer à cheval, rivets), quelques tessons de céramique à pâte orangée et vernis vert, datables entre xiii^e et xv^e s. et un carreau d’arbalète.

Crolles. Château de Montfort

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