1Une fouille archéologique a eu lieu dans la cour du château de Sainte-Suzanne, au pied du logis du xvii^e s., à l’emplacement d’une future extension qui permettra l’accès au monument. Cette fouille de surface restreinte (80 m²) a mis en évidence une succession d’occupations dont l’origine remonte à la fin de l’âge du bronze. Il apparaît en effet que le promontoire rocheux de Sainte-Suzanne, naturellement défendu, a été choisi dès le viii^e s. av. J.-C. pour y établir un lieu de résidence. Cette occupation s’est sans doute poursuivie pendant l’âge du fer, selon la découverte d’une riche fosse contenant céramique, perles en verre, abondant mobilier en fer et nombreuses meules. En revanche, même si quelques tessons gallo-romains ont été recueillis, le site semble avoir été déserté pendant l’Antiquité.

2Pour ce qui est de l’occupation médiévale, les premières traces sont datées par la céramique des ix^e-x^e s. Il s’agit de niveaux de sols, de trous de poteau et de fosses. Cet élément constitue une information nouvelle puisqu’aucun bâtiment n’est attesté à cette époque. En effet, la tour maîtresse quadrangulaire, qui est l’élément le plus ancien, est actuellement attribuée au xi^e s. (1^re moitié ?).

3À partir des xi^e-xii^e et jusqu’au xv^e s., l’espace est occupé par des bâtiments maçonnés qui prennent appui contre le rempart. Il s’agit d’habitats occupés par la domesticité du château, comme en témoigne la découverte de nombreux déchets liés à la vie quotidienne (céramiques et ossements animaux). Il est probable que la fonction des espaces évolue au cours des siècles, puisqu’une cheminée (indissociable d’un intérieur) cohabite avec deux sépultures de nouveaux-nés (plutôt associées à un espace extérieur comme une cour). Les derniers niveaux d’occupation sont datés de la fin du xv^e ou du xvi^e s.

4Enfin, la construction du logis en 1608 a profondément modifié le site par la destruction volontaire des bâtiments existants (cheminée retrouvée effondrée sur une toiture d’ardoises) et par un fort remblaiement de la cour.