Oust, Seix et Ustou (Ariège). Château de Mirabat
Entrées d’index
Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
146027Lieux :
France métropolitaine, Occitanie (région administrative), Département de l'Ariège, Oust, Seix, UstouNature de l'opération :
prospection archéologiqueTexte intégral
1L’opération de sondage menée à Mirabat fait partie d’une prospection thématique sur les fortifications en haut Couserans et s’intègre de façon plus générale dans les perspectives de recherche du PCR « Naissance, évolution et fonctions des fortifications dans les comtés de Comminges, Couserans et Foix ». Dans ce cadre a été réalisée en haut Couserans l’opération de sondage et de dégagement de bâti sur le site de Sainte-Catherine.
2La première opération de sondage s’est donc portée sur l’ouvrage fortifié de Mirabat. Situé à la rencontre de trois crêtes à 1270 m d’altitude, les conditions difficiles d’accès au site et son isolement ont limité les possibilités de récupération des matériaux pour d’autres constructions. Depuis son abandon, le site s’est ainsi trouvé protégé des bouleversements de l’époque moderne. La fortification se compose d’une enceinte réduite d’environ 350 m² dont certaines parties s’élèvent encore à 6,50 m de hauteur.
3Le sondage a été réalisé au niveau d’une structure éboulée à peine perceptible, accolée à l’angle nord de l’enceinte, tandis que le dégagement de bâti a consisté à nettoyer en surface le donjon démoli et arasé. Le sondage a mis au jour les vestiges d’une citerne d’angle construite à la fin du xiiie-début xive s., remaniement datant de la dernière phase d’occupation du site. Le matériel retrouvé, très homogène, et l’unique couche de tuileau relevé dans la citerne d’angle attestent une utilisation sur une courte durée. Le matériel retrouvé lors du sondage (céramique dite commingeoise) confirme que la zone se situait à l’extrême SE de la sphère d’influence commingeoise.
4Enfin le dégagement de surface du donjon a permis de mettre au jour un édifice de dimensions très modestes (4 m² de surface intérieure) qui s’apparente à ceux rencontrés dans le haut Comminges et dans le reste du haut Couserans (Moulis, Sainte-Catherine, Bramevaque, etc.). Cependant, dans le cas de Mirabat les murs sont beaucoup moins épais que dans les autres cas (inférieur à 1 m alors que la moyenne est de 1,60 m). Ce type de donjon exigu, aux fonctions défensives et résidentielles limitées, paraît revêtir principalement un rôle symbolique. Les fortes perturbations stratigraphiques ont fait remonter quelques éléments de mobilier qui pourraient confirmer une occupation dans la première moitié du xiiie s.
5L’isolement et les conditions topographiques du site ne permettant pas d’envisager un regroupement villageois en son pourtour, Mirabat semble avoir été un ouvrage de garnison. Dans ce secteur au xiiie s., les seigneurs éminents les plus aptes à financer ce type d’édifice sont les vicomtes de Couserans, pour qui l’intérêt d’un tel endroit est double : assurer la surveillance des cols d’altitude qui conduisent vers le comté de Palhars (Espagne) avec qui les relations politiques étaient étroites et se sont dégradées à la fin du xiiie s., et affirmer la prééminence seigneuriale sur les populations des vallées environnantes.
Table des illustrations
Titre | Oust, Seix et Ustou (Ariège). Château de Mirabat. |
---|---|
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/46419/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 495k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Thibaut Lasnier, « Oust, Seix et Ustou (Ariège). Château de Mirabat » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 12 juin 2019, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/46419 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.46419
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page