1Ce diagnostic a été réalisé sur une parcelle de près de 6 ha, située au cœur du suburbium, à environ 1 km de l’enceinte urbaine, à proximité d’un axe antique. Quelques indices funéraires de l’époque gallo-romaine (stèles, dont une apparemment en place) et mérovingienne (sarcophages trapézoïdaux en grès) ont été découverts dans les environs depuis le xix^e s. Les parcelles adjacentes ont vu l’implantation de deux monastères (Saint-Martin et Saint-Symphorien) au cours du haut Moyen Âge. Enfin, quelques d’indices d’habitat, peu caractéristiques, ont été retrouvés sur des terrains contigus (villa périurbaine ou état primitif du monastère Saint-Symphorien ?).

2Les sondages montrent qu’une grande partie de la parcelle est marécageuse. Seule la zone haute du terrain accueille des vestiges, mais l’indigence extrême du mobilier rend difficile leur phasage. Une partie peut toutefois être rattachée à l’occupation antique : bâtiment construit en dur et peut-être fossé parcellaire, activité artisanale liée à la métallurgie (creuset de petite taille, tas d’orfèvre, polissoir). D’autres vestiges concernent la période médiévale, voire moderne : hypothèse de parcellaire reprenant le parcellaire antique, creusement de fossés bouleversant des sépultures mérovingiennes (sarcophage complet en position de rejet, fragments de sarcophages et ossements humains résiduels), construction sur poteau de bois (bâtiment ?), zone de stockage (silo(s)) et secteur dévolu à la culture (fosses horticoles). Toutes ces structures sont scellées par d’importants dépôts colluvionnaires des xvi^e et xvii^e s., accompagnés du rejet de nombreux éléments lapidaires (stèles gallo-romaines entières ou fragmentaires, sarcophages mérovingiens entiers ou fragmentaires), témoignant peut-être d’une activité d’épierrement et de mise en culture de terrains accueillant une nécropole des périodes antique et mérovingienne. Aucun indice funéraire en situation primaire (fosse d’inhumation par exemple) n’a été retrouvé sur la parcelle sondée. La nécropole d’où proviennent certains éléments lapidaires (notamment un sarcophage complet accueillant encore ses deux défunts) se développerait donc en dehors, mais à une très faible distance. Le secteur du lotissement actuel « La Tuilerie », construit dans les années 1970 sans observations archéologiques préalables, peut être évoqué.