1Le village de Touquin est situé à 65 km à l’est de Paris, à proximité de Coulommiers. L’agglomération est implantée en bordure de l’Yerres, sur une petite hauteur composée de grès et de sable stampien. Après une première occupation du Paléolithique moyen, un village se développe autour d’un carrefour de voies à l’époque gauloise et romaine.

2Des habitats et des exploitations rurales s’installent autour de deux agglomérations, Touquin et Lumigny. Les premières mentions datent de 1107 et de 1190. Un certain Petrus de Toquino, chevalier et vassal de Thibault III de Champagne, fonda plusieurs chapelles dans la région.

3Un projet d’aménagement a justifié une intervention archéologique. Les sondages ont révélé une épaisse strate de couleur noire homogène comportant de nombreux fragments de tuiles et de tessons de céramique commune et sigillée lisse de Gaule centrale. Dans cette couche antique, huit sépultures du haut Moyen Âge ont été découvertes. Quatre, contenant les restes de deux immatures et de deux adultes, ont été fouillées ; toutes sont des inhumations en pleine terre, en décubitus dorsal, la tête à l’ouest. Les fosses étaient comblées par une terre noire riche en restes d’époque gallo-romaine. La nécropole a livré très peu de mobilier, datable du vii^e s. et associé à des fragments de plâtre. Les tombes des deux immatures sont originales par leur aménagement. Dans la première (fig.), des trous de piquet maintenant certainement des parois en matière périssable furent dégagés à chaque angle. Dans la seconde, un jeune enfant a été installé sur un lit de cailloutis et la sépulture recouverte de tuiles brisées de type antique.

4Le premier sondage a livré une succession de sols et de remblais médiévaux et modernes. La fondation d’un mur de 1,80 m de largeur à la base a nécessité un terrassement d’1,60 m de profondeur et des sondages détruisant une partie de la nécropole. Il est constitué de gros moellons de pierre meulière qui forment le parement et de blocs plus petits composant le fourrage. Sa particularité est d’avoir reçu, sur sa partie ouest, un revêtement composé d’un mélange de pierres meulières et de mortier de chaux donnant un aspect lisse à la façade. Les éléments les plus anciens découverts à son contact dateraient de la fin du xi^e ou du début du xii^e s. Une obole de Provins et de Sens, du type Poey 5969, a été découverte dans une couche de mortier ainsi que des tessons de la même époque, des fragments de cruche et d’oules à bandeau. À l’ouest de cette maçonnerie, un sol de piétinement de couleur sombre, percé de trous de poteau et de piquet, a été dégagé. L’espace a livré peu de mobilier, sauf quelques tessons des xiv^e et xv^e s. et des tuiles brisées sur place. C’est à cette époque qu’un épais remblai vient combler la partie ouest du site, scellant les premières phases d’occupation, et que tout l’espace est réorganisé. Un nouveau bâtiment vient s’appuyer en partie sur les vestiges du mur maçonné. Après plusieurs remembrements, vers le milieu du xvii^e s., ce bâtiment est détruit à son tour, les ruines sont éboulées puis un sol de cailloutis recouvre le site. Au xviii^e s., une ferme s’installe à proximité.

5Le nombre d’éléments bâtis et l’importance de la stratification (jusqu’à 1,80 m et trois niveaux de sépultures) suggèrent donc une occupation assez dense, allant de l’époque gallo-romaine au bas Moyen Âge.

Touquin. Nouvelles données sur l’occupation antique et médiévale de Touquin. Sépulture 5 en cours de fouille.

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