1Les sondages réalisés sur le site de Daugue en juillet 2006 ont permis de valider l’hypothèse émise dans le cadre d’une récente thèse de doctorat, consacrée aux « Édifices et objets du culte chrétien dans le paysage rural en Novempopulanie », selon laquelle l’actuelle église Notre-Dame de Daugue était construite à l’emplacement d’un établissement rural antique et d’un édifice chrétien primitif.

2L’occupation du site semble débuter aux iii^e-iv^e s. avec l’apport d’une puissante couche de terre à ce jour interprétée comme un remblai. Un tronçon de mur N-S observé de façon très partielle dans l’angle NE du secteur 2 est également attribuable à cette période. Entre la seconde moitié du vii^e et le x^e s. au vu des résultats des datations ¹⁴C, des tombes en fosse sont implantées dans le remblai antique sous-jacent. Ces sépultures sont largement détruites par la construction, à l’aide de divers matériaux de récupération, de deux absides situées de part et d’autre du chevet actuel. Côté sud a ainsi été découvert un ensemble semi-circulaire de direction E-O, présentant une travée droite et une abside en arc de cercle construite en léger décalage en retrait pour dessiner un arc légèrement outrepassé. Le symétrique de cette abside méridionale a été découvert au nord du chevet actuel, sous la forme des fondations très altérées d’une deuxième abside, totalement détruite dans sa moitié nord. La courte travée droite est précédée à l’ouest par un mur de direction N-S qui s’enfonce sous l’église actuelle et déborde légèrement de la travée côté nord pour laisser place à un probable arc triomphal. Nous sommes donc sans doute en présence d’un édifice cultuel à triple chevet aux chapelles non accolées d’une largeur hors tout de plus de 15 m, dont l’abside centrale doit être située sous le chevet actuel. Ces caractéristiques architecturales sont comparables à celles mises en évidence en 2002 pour l’église d’Arnesp à Valentine (Haute-Garonne), datée du deuxième quart du vii^e ou du viii^e s., et pourraient rapprocher l’église de Daugue d’une famille d’édifices du haut Moyen Âge inspirée de modèles hispano-wisigothiques.

3Enfin, les sondages conduits en 2006 ont permis la découverte d’une tombe privilégiée, située entre l’absidiole nord et le chevet d’axe actuel. La construction de cette tombe, particulièrement soignée, se présente sous la forme d’un coffre de belles pierres taillées en biseau, de forme anthropomorphe et dont l’extrémité occidentale présente une logette céphalique. Aucun mobilier funéraire n’a été retrouvé mais la typologie de cette tombe et la taille des pierres utilisées situent bien cette structure au xii^e ou xiii^e s.