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Chronique des fouilles médiévales en France en 2006
II. – Constructions et habitats ecclésiastiques
II 1 – Sites fouillés

Plounéour-Ménez (Finistère). Abbaye du Relec

Responsable d’opération : Ronan Perennec

Entrées d’index

Année de l'opération :

2006

Numéro d’opération :

52683

Nature de l'opération :

fouille programmée
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Texte intégral

1La campagne 2006 a principalement porté sur des prairies jouxtant le cloître. Sous des aménagements de jardin relativement mal datés (début du xviie ou fin du xvie s.), la fouille a permis de mettre au jour près du cloître deux phases de bâtiments superposés. La plus récente a été identifiée comme étant l’amorce d’un moulin à roue horizontale, avec des annexes. Le bâti principal est encaissé d’1,40 m environ par rapport au niveau de sol extérieur. La cuve, située sous le bâtiment, se présente sous la forme d’un conduit maçonné. Initialement d’une largeur d’1 m, il s’élargit à 1,66 m. Le canal de sortie, large d’1,25 m, a été fouillé sur 1 m de profondeur. Le bief d’arrivée réutilise un bief antérieur, de 0,70 m de profondeur, et dont la largeur décroît régulièrement, d’1 m à 0,75 m. Ce bief est colmaté par des dépôts sédimentaires. Il a subi une importante destruction sur tout son tracé NE. Le conduit a néanmoins été récupéré et complété jusqu’au bâtiment déjà mentionné, moyennant une inflexion notable vers le nord de ce nouvel ouvrage hydraulique, dont la largeur en fin de parcours n’est plus que de 0,30 m, pour une profondeur de l’ordre de 0,20 à 0,30 m. Un caniveau de 0,30 m x 0,40 m contourne les maçonneries et semble constituer le bief de fuite. La jonction du bief et de ce déversoir a malheureusement été détruite par l’implantation de maçonneries postérieures. Nous ne disposons pas d’éléments de machinerie, voire des augets de la roue, puisque la cuve n’a pu être fouillée pour raisons de sécurité. La meule n’a pas non plus laissé de trace, mais peut-être a t-elle été récupérée, comme l’ont été toutes les élévations, hormis celles du sous-sol. L’identification de ce bâtiment comme un moulin à pirouette repose donc sur une conjonction de facteurs : canal de sortie, cuve, bief de fuite, chute, bief. Ce dernier est d’ailleurs conçu de manière à provoquer une forte accélération du débit de l’eau : sur les 8 m mis au jour, la largeur du conduit passe d’1 m à 0,30 m, pour un dénivelé de 3 m ! Il est aussi décentré par rapport à la cuve, pour que la force hydraulique ne s’exerce que sur un seul côté de la roue, afin d’optimiser le fonctionnement de cette dernière.

2Une datation radiocarbone en cours devrait permettre de préciser la datation de ce moulin, qui n’est actuellement envisagée que sur la base de critères relatifs, des xve-xvie s. On sait cependant que son abandon intervient au plus tard dans la première moitié du xviie s., puisqu’il ne figure pas dans un aveu de 1641. D’autre part, les installations meunières mises en place par les moines ont parfois laissé des traces pérennes dans le paysage : le site même de l’abbaye compte deux étangs, alimentant chacun à l’origine un moulin à roue verticale, dont un seul est signalé en 1641. La datation du premier étang n’est pas encore bien assurée. La remise en état de la chaussée est attestée par un compte du premier tiers du xvie s. Un moulin à roue verticale, plus puissant, a donc pu coexister avec une installation a priori plus légère, puisque la meule et la roue du moulin mis au jour étaient nécessairement de petites dimensions. L’orientation NE-SE du bief semble traduire une alimentation prenant sa source aux alentours du village du Clos. Un des deux ruisseaux alimentant l’étang de la chaussée haute a-t-il desservi le petit moulin du jardin neuf ? Enfin, l’existence d’un bief antérieur réutilisé permet d’envisager la possibilité de celle d’une première installation, elle aussi à pirouette. S’agit-il du bâtiment sous-jacent au moulin ? L’utilisation à cet endroit d’une rupture de pente pour augmenter la chute plaide pour cette localisation. Cependant, on ne peut exclure totalement qu’il ait été situé plus au NE, entre le cloître et le cours d’eau actuel du Queffleuth.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Ronan Perennec, « Plounéour-Ménez (Finistère). Abbaye du Relec » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 27 mars 2023, consulté le 24 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/47389 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.47389

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Auteur

Ronan Perennec

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Responsable d’opération

Ronan Perennec

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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