Senlis (Oise). Ancienne église cathédrale Notre-Dame
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Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
199044Sujets :
cathédrale, porte monumentale, parvis, enduit peint, porche, charpente, représentation de saintNature de l'opération :
surveillance de travauxTexte intégral
1L’ancienne église cathédrale Notre-Dame de Senlis possède un portail considéré comme un élément fondamental de l’histoire de l’art pour sa représentation du Couronnement de la Vierge. Il fait l’objet, dans le cadre de la mise en valeur des cathédrales de Picardie, d’une restauration méticuleuse portant sur la mise au jour de ses enduits colorés, particulièrement bien conservés.
2Le problème de la préservation de cette restauration se pose, car toute restauration fragilise l’œuvre et dans ce cas l’expose aux agressions atmosphériques. Ce portail passe pour avoir possédé un porche qu’il s’agirait de rétablir pour offrir une protection à l’ensemble restauré.
3Deux textes dont l’interprétation reste délicate le mentionneraient en 1345 et lors de sa suppression en 1751. Des traces de bûchage qui surmontent bien le tympan indiquent l’emplacement d’un toit en bâtière. Ces indices ne permettent pas de restituer avec exactitude ce porche pour lequel plusieurs hypothèses peuvent être émises : simple appentis accroché sur la saillie des contreforts, sur lequel des traces se poursuivent ; vrai porche charpenté en bois avec des murs bahuts latéraux ; très grand porche doublant la façade.
4Comme les sols du parvis sont surhaussés par rapport à l’intérieur de la nef d’une hauteur de cinq marches, les vestiges des fondations et/ou la base de l’élévation d’un support de ce porche devaient subsister au droit des contreforts latéraux. Un sondage ponctuel et limité à la hauteur des niveaux de construction de la cathédrale a donc été réalisé au droit du contrefort latéral nord, sur 4 m de long et 2 m de large, fin 2006-début 2007.
5Ce sondage a permis de constater que, dans l’état des observations, environ 0,80 m sous le dallage actuel du parvis, les niveaux de circulation de l’époque de la construction sont parfaitement conservés ; aucune reprise au-dessus des fondations en saillie de 0,30 à 0,40 m par rapport à l’élévation n’a été identifiée. Une perturbation importante est cependant apportée par la présence d’une énorme fondation large de 1,80 m et longue d’au moins 3 m. Celle-ci, légèrement décalée, recoupe toutes les couches, déborde de 0,32 m au-dessus des niveaux les plus anciens et recouvre les fondations de la cathédrale en prenant appui contre la base du contrefort d’un demi mètre, vers l’est par rapport au contrefort. Ce massif composé de mortier et de pierres concassées est coulé dans une tranchée de fondation de plus d’un mètre de profondeur.
6Une longue pierre de 0,32 m de haut signale ce qui pourrait être une banquette latérale. Les couches d’épandage sur le parvis sont très régulières et horizontales, la plus précoce, avant l’aménagement du sol avec dallage et pavés, peut correspondre à une réfection.
7Si des éléments d’un porche avaient existé dès l’origine de la construction, leurs traces ou leurs vestiges auraient été préservés au vu de l’état de conservation des structures. La fondation massive paraît à la fois tardive et disproportionnée dans le cas de l’aménagement d’un porche. Cette fondation peut correspondre à une élévation importante, que les illustrations ne permettent pas de repérer et dont la fonction reste énigmatique.
8Une observation plus précise des traces des bûchages observées au niveau du toit a révélé la présence d’encoches qui tendraient à conforter l’hypothèse de l’accrochage d’une simple charpente, sans soutènement. Pour plus de précision, il a été choisi de répéter le même sondage au droit du contrefort sud en avril 2007.
Pour citer cet article
Référence électronique
Georges-Pierre Woimant, « Senlis (Oise). Ancienne église cathédrale Notre-Dame » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 27 mars 2023, consulté le 17 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/47489 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.47489
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