Plounéour-Ménez – Cloître-Saint-Thégonnec (Finistère). Les installations hydrauliques de l’abbaye cistercienne du Relec
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Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
53217Sujets :
monastère, abbaye, église abbatiale, cimetière, cour, église, logis abbatial, cloître, écurie, étable, grange, infirmerie, forge, douves, moulin à eau, installation hydraulique, caniveau, aqueduc, fontaine, digue, sacristie, jardinNature de l'opération :
prospection archéologiqueTexte intégral
1Le site monastique du Relec, seconde fondation des moines blancs en Bretagne, est resté actif de 1132 jusqu’à la Révolution. Implanté dans la région des Monts d’Arrée, l’ancien moutier a été édifié dans une zone de bassin versant hydrologiquement riche, marquée par deux formations géologiques, un substratum constitué de schiste briovérien et un affleurement de granit hercynien du massif de Plounéour-Ménez, au nord-ouest. L’apport le plus important dans la connaissance de ce site est issu des fouilles archéologiques programmées menées depuis 2001 par Ronan Pérennec, archéologue du Service départemental de l’archéologie du Finistère, et achevées en 2006.
2Des bâtiments de l’abbaye, demeurent aujourd’hui en élévation l’église, la sacristie et les vestiges de l’aile est. Le site monastique primitif était ordonné autour de l’abbatiale, édifice cultuel central, tandis qu’au sud se situait le cimetière, le logis de l’abbé à l’est, le cloître au nord. Au xviiie s., une organisation nouvelle de l’espace est entreprise par les religieux ; une grande cour non pavée forme l’élément central d’un projet architectural dont le corps principal est la construction de nouveaux communs : écurie, étable, grange, logement des domestiques, infirmerie, buanderie et une maison servant de forge. Durant cette même période, le cloître est abandonné, les anciens communs aussi, transformés en un nouveau jardin, le « jardin neuf ».
3L’objectif de l’opération de prospection pédestre thématique diachronique était triple : d’une part une analyse fine de la zone du bassin versant du ruisseau de Relec, d’autre part un inventaire des installations hydrauliques internes, et enfin une compréhension de ces structures au sein de l’abbaye, leurs relations avec les autres bâtiments conventuels et les activités de la communauté monastique du Relec.
4Les premiers résultats, dans l’état actuel des recherches et des hypothèses de travail, tendent à montrer que les xiie et xiiie s. ne sont pas une phase de grands travaux. Les moines s’installèrent sur la pente sud du fond de vallée, relativement protégée des eaux, sans réaliser d’importants terrassements. Il faut attendre les xve et xvie s. pour discerner des travaux modifiant considérablement le milieu. Le fond de vallée est barré par une première digue protectrice. L’assainissement des communs et de l’abbatiale est réalisé par des caniveaux en dalle de schiste. À l’époque moderne, le remaniement en profondeur du site est documenté grâce à un fonds d’archives important ; cette période est caractérisée par l’importance des travaux hydrauliques : douves profondes maçonnées, réfections de l’ensemble des moulins monastiques, adduction d’eau surveillée par un regard, conduite par un aqueduc alimentant la fontaine de la place centrale dont une partie des eaux est détournée vers les communs, construction des fontaines Notre-Dame et Saint-Bernard. Toutefois, les résultats demandent à être relativisés. Les premiers siècles de l’occupation des religieux demeurent flous, les forts remblais du xviie et xviiie s. ont transformé le site et la disparition d’une grande partie des archives médiévales nous prive d’information.
5Pour conclure, le traitement actuel de ces données, dans le cadre d’un mémoire de master 2 recherche à l’université de Paris I, permettra une reconstitution de l’environnement oro-hydrographique, une spatialisation des installations monastiques selon plusieurs échelles de pertinence (périodisation, typologie…), des propositions de scénarios quant aux relations entre le monastère du Relec et les modifications environnementales, enfin la détermination de relations entre les structures hydrauliques et les autres bâtiments monastiques.
Pour citer cet article
Référence électronique
Pierrick Tigréat, « Plounéour-Ménez – Cloître-Saint-Thégonnec (Finistère). Les installations hydrauliques de l’abbaye cistercienne du Relec » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 27 mars 2023, consulté le 18 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/47589 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.47589
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