Joux (Rhône). Les mines du Lyonnais et du Beaujolais : prospections thématiques sur les mines de plomb et d’argent de Joux
Entrées d’index
Année de l'opération :
2006Numéro d’opération :
229045Nature de l'opération :
prospection archéologiqueTexte intégral
1De nombreuses mines ont été percées au bas Moyen Âge au sein des Monts du Lyonnais et du bas Beaujolais. D’après A. T. Rendu, ces exploitations coïncident avec le contexte monétaire instable et l’insuffisance des métaux précieux, comme l’argent, pour la création monétaire de cette période. Dans les années 1350 à 1450, le moindre gisement argentifère est exploité en Lyonnais ; d’autres métaux sont également produits comme le cuivre et le plomb. Les moines bénédictins de Savigny ont une activité minière établie avec certitude à partir de la fin du xive s. Cependant, certains auteurs mentionnent l’existence d’exploitations de l’abbaye de Savigny dès le xiie s. Outre les mines que les moines exploitaient eux-mêmes ou sous forme de fermage, de nombreux entrepreneurs lyonnais ont investi dès la fin du xive s. dans l’exploitation de ces gisements.
2De nombreux vestiges miniers existent dans la région, notamment sur le territoire de la paroisse de Joux. La plupart de ces vestiges datent du xixe et du xxe s., mais leur implantation coïncide souvent avec des mines plus anciennes.
3Concernant la période médiévale, les premières mentions des mines de Joux datent de 1414 : elles sont alors exploitées par les Jossard, seigneurs de Châtillon. Entre 1414 et 1450, Jacques Cœur forme, avec les Barronat, marchands drapiers à Lyon, figurant parmi les principaux entrepreneurs lyonnais de la première moitié du xve s., une compagnie en vue de l’exploitation des mines de Joux, de Pampailly (commune de Brussieu), de Saint-Pierre-La-Palud et de Chessy. Un état des lieux sur les mines du Lyonnais appartenant à Jacques Cœur a été réalisé en 1454.
4À proximité du bourg de Joux (lieu-dit « Chez Henry »), un réseau de galeries permet d’accéder à un chantier d’extraction sur un filon de quartz avec des minéralisations de baryte et de galène (fig.). Le travers-bancs de ce réseau s’ouvre sur un coteau où de nombreuses haldes évoquent une ou des exploitations importantes. L’ensemble topographié a été percé par abattage au feu et à la pointerolle, malgré quelques traces de reprises au pic et au fleuret. Certaines sections de galeries évoquent celles du travers-bancs des mines de Pampailly, mines également exploitées pendant la même période et suivies par les mêmes maîtres de mines.
5D’après les sources écrites, comme l’inventaire des mines dressé en 1560 par Guillaume Paradin, chanoine du prieuré de Beaujeu, d’autres vestiges existeraient aux environs de Joux. L’étude des archives modernes et contemporaines, notamment la notice manuscrite de Gabriel Jars sur les mines du Lyonnais, a permis de situer ces vestiges. Les prospections confirment que ces sites d’extraction anciens ont été repris au xixe s. Souvent, sur le terrain, seules des haldes sont encore visibles. Leurs compositions évoquent, pour certaines, des modes d’extraction autres que ceux associés aux reprises du xixe et du xxe s. Les recherches se poursuivent afin de découvrir quels vestiges miniers se cachent derrière ces haldes.
Table des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Plan et coupes longitudinales du réseau « ancien », lieu-dit « Chez Henry », Joux (Rhône). |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/47725/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 286k |
![]() |
|
Titre | Galerie percée par abattages successifs, galerie ancienne, lieu-dit « Chez Henry », Joux. |
Crédits | Cl. G. Bonnamour |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/47725/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 522k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Gérald Bonnamour, « Joux (Rhône). Les mines du Lyonnais et du Beaujolais : prospections thématiques sur les mines de plomb et d’argent de Joux » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 12 juin 2019, consulté le 17 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/47725 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.47725
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page