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Chronique des fouilles médiévales en France en 2006
V. – Installations artisanales
V C1. – Autres installations artisanales : sites fouillés

Rémire-Montjoly (Guyane). Moulin à vent

Responsable d’opération : Nathalie Cazelles

Entrées d’index

Année de l'opération :

2006

Numéro d’opération :

24337

Chronologie :

époque moderne

Nature de l'opération :

fouille programmée
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Texte intégral

1À l’époque coloniale, une habitation était une exploitation agricole tenue par un colon, appelé habitant. La production était surtout vouée à la spéculation et le produit le plus recherché était le sucre. Les jésuites installèrent une sucrerie sur leurs terres de l’habitation Loyola dès 1668. La fouille, commencée en 2004, a permis de mettre au jour un ensemble de deux bâtiments contigus, de 22 m de long sur 6 de large. Nous pouvons déterminer aujourd’hui trois phases d’occupation du site : l’installation des jésuites à la fin du xviie s. et l’occupation de la sucrerie ; une phase d’abandon ; un aménagement d’une terrasse au xixe s. pour l’exploitation du coton. Les données recueillies dans les inventaires de 1764 confirment les données de fouille. Sur la carte de Dessingy réalisée à la fin des années 1760 figure avec précision la petite colline au sommet de laquelle on distingue une construction légendée : « ancien moulin ». On distingue, au pied de la colline, la présence de bâtiments de forme oblongue, corroborant la description de 1764. Selon toute hypothèse, le bâtiment 1, dégagé en 2004, pourrait être la vinaigrerie. C’est en général un bâtiment avec un sol en terre battue dans lequel on installe l’alambic pour distiller l’alcool de canne. La fouille du bâtiment 2 a révélé l’existence d’une chaufferie-type du xviie s. : un foyer - une marmite, que l’on pouvait voir au Brésil dans la région du Pernambouc sur les habitations hollandaises juives. Au tout début du xviie s., des colons juifs ont été chassés du Brésil et sont venus s’installer en Guyane. Par ailleurs, l’observation du bâti et du mobilier indique que nous sommes en présence de la dernière phase d’occupation du bâtiment, peu avant 1755. Il semblerait que les fours et la canalisation aient été réaménagés, comme l’indiquent des archives des années 1750. Il est donc probable que les fours 1 et 2 (les mieux conservés) ont été réattribués à la seule fabrication du tafia. Cet ensemble architectural est de première importance pour la Guyane, et plus généralement pour la connaissance de l’histoire de la colonisation sous l’Ancien Régime. La pérennisation des structures exhumées pose des problèmes de conservation et de mise en valeur. La fragilité des murs, surtout des foyers qui ont perdu la plus grande partie de leur mortier, nécessite de les consolider le plus rapidement possible. La mise sous abri de cet ensemble est sans doute la meilleure solution pour éviter les effets destructeurs des intempéries. Nous serons donc amenés à enfouir les structures les plus fragiles dans du sable. Cette solution, facilement réversible, permettra d’attendre une prise en charge définitive des vestiges.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Nathalie Cazelles, « Rémire-Montjoly (Guyane). Moulin à vent » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 37 | 2007, mis en ligne le 12 juin 2019, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/47810 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.47810

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

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