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Bulletin critique

Sam Lucy, Andrew Reynolds (éd.), Burial in Early Medieval England and Wales

Élisabeth Lorans
p. 312-315
Référence(s) :

Sam Lucy, Andrew Reynolds (éd.), Burial in Early Medieval England and Wales, The Society for Medieval Archaeology, Londres, 2002 (Monograph Series, n° 17), 261 p.

Texte intégral

1Ce volume représente la publication partielle des actes d’un colloque organisé en 1999 à Londres (University College) dans le but d’offrir un bilan de la recherche en archéologie funéraire, à l’échelle de l’Angleterre et du Pays de Galles, depuis le colloque tenu en 1979 et publié l’année suivante sous le titre Anglo-Saxon Cemeteries 12. En vingt ans, les interrogations ont changé et l’intérêt auparavant concentré sur les premiers siècles du haut Moyen Âge, autrement dit sur les nécropoles de plein champ riches en mobilier funéraire, s’est récemment étendu aux siècles ultérieurs abordant la question de la genèse du cimetière paroissial13. Présenter des approches renouvelées sur des matériaux longtemps interrogés et faire connaître les récents élargissements chronologiques constituent le double objectif de cet ouvrage, qui réunit une quinzaine d’articles introduits par un bilan historiographique dressé par Sam Lucy et Andrew Reynolds.

2Les éditeurs ont classé les contributions par ordre chronologique mettant ainsi en évidence une équitable répartition au sein d’un long haut Moyen Âge qui s’étire entre environ 400 et 1200, les derniers articles étant partiellement ou exclusivement fondés sur des données textuelles. Si le lecteur peut regretter l’absence de résumé pour chacun des articles – il faut se contenter d’un résumé général – il dispose d’un index incluant toponymes, noms d’auteurs et, de manière plus succincte, thèmes.

3Plutôt que de rendre compte des articles de manière individuelle, il m’a paru plus profitable de structurer le commentaire autour des deux questions majeures, qui ne sont pas sans lien, abordées par la grande majorité des contributions : 1) la relation entre pratiques funéraires et appartenance ethnique ; 2) le rôle de la christianisation et de l’Église dans l’évolution de ces usages14.

4Chacun sait combien les sites funéraires du début du haut Moyen Âge, en Angleterre comme sur le Continent, ont été mis à contribution pour tenter d’identifier l’implantation des principales populations d’origine germanique ayant migré vers l’ouest et de suivre ainsi les étapes de la formation des royaumes « barbares », « anglo-saxons » en l’occurrence à l’échelle de l’ancienne Bretagne romaine. L’étude du mobilier funéraire tendait donc vers un but premier, voire unique, l’identification ethnique fondée sur la comparaison avec les objets de même nature découverts dans les régions d’origine des migrants dont les sources écrites nous livrent les noms. Plusieurs auteurs, à commencer par les éditeurs du volume, dénoncent cette perspective en soulignant que, contrairement à l’archéologie préhistorique anglo-américaine, qui met l’accent sur les dynamiques internes aux sociétés, l’archéologie du haut Moyen Âge n’a pas entièrement renoncé au modèle diffusionniste. À propos de l’incinération, Howard Williams souligne qu’elle est toujours perçue comme le résultat premier des migrations et que le statut ethnique des individus reste au cœur des interprétations, l’existence de nécropoles à incinération étant interprétée comme le signe d’une présence germanique suffisamment forte pour ne pas être influencée par les bretons. À cette conception traditionnelle des pratiques funéraires comme strict reflet des identités – une conception que dément à elle seule l’existence de nombreux sites associant incinération et inhumation – H. Williams, comme d’autres, oppose un modèle selon lequel l’identité ethnique est une construction, l’incinération représentant alors l’affirmation volontaire, par un groupe d’individus, de leur parenté idéologique et politique avec certaines populations d’Europe du Nord. Le même raisonnement fonde la réflexion de Martin Carver sur les grands tertres funéraires, des structures attestées dans toute la zone germanique mais aussi dans les terres slaves et celtiques, autrement dit un élément qui entraîne peu de revendications de nature ethnique. Leur construction correspond donc à un choix politique en des périodes d’affrontement entre différentes idéologies. C’est ainsi que l’auteur interprète les très riches tombes sous tumulus de Sutton Hoo, réaction d’une population appartenant d’un point de vue économique et culturel aux peuples de la mer du Nord, face au développement de l’influence franque et de la christianisation dans le Kent voisin15. De la même manière, Sam Lucy interprète les changements matériels comme le résultat de changements sociaux et non pas comme le signe du remplacement d’un groupe par un autre ou de son expansion. Elle conteste l’hypothèse, en général implicite, selon laquelle l’appartenance ethnique aurait un caractère évident et, la tombe étant le résultat de multiples choix de type culturel, elle propose d’étudier les pratiques funéraires selon une approche « bottom-up », à grande échelle donc, autrement dit à l’opposé de celle qui cherche à restituer des entités politiques à partir d’une interprétation ethnique du mobilier funéraire, selon une analyse « top-down ». L’auteur illustre son propos méthodologique par l’étude comparative de deux sites funéraires du Yorkshire, présentant les différents critères d’analyse des sépultures et le croisement des données, qu’il s’agisse du sexe, de l’âge au décès, du type de mobilier, ou encore de la position du corps, une démarche qui n’est pas novatrice mais est ici explicitement justifiée sur le plan théorique.

5Un seul article, celui de Martin Welch, est fortement ancré de part et d’autre de la Manche, à la recherche d’indices témoignant de contacts entre l’Angleterre et la Francie. Annonce d’un programme de recherche franco-britannique associant University College d’une part, Paris I et le Musée des Antiquités nationales d’autre part, cette note récapitule les découvertes d’objets « francs » en Angleterre et de mobilier « anglo-saxon » en Gaule et en analyse la répartition, malheureusement sans procurer le support d’une carte. Alors que la présence de mobilier franc a été détecté dans le Kent depuis le xixe siècle, l’inverse n’a été mis en évidence que plus récemment, à l’exception du site d’Herpes en Charente, par ailleurs très excentré par rapport aux deux zones de concentration d’objets anglo-saxons en Gaule : la région du Pas-de-Calais et la Normandie occidentale. M. Welch voit dans l’extrême rareté des découvertes d’origine insulaire sur les sites récemment fouillés de Haute-Normandie la preuve que cette répartition est significative et il rappelle les explications les plus fréquentes pour en rendre compte : échanges commerciaux et relations diplomatiques, notamment à l’époque où le Kent détenait en Angleterre le monopole du commerce international, au vie siècle et jusqu’au développement des emporia de part et d’autre de la mer du Nord à partir du début du siècle suivant. Présentation d’un programme en cours, ce bilan n’offre donc pas d’explication nouvelle aux phénomènes étudiés mais annonce des investigations en cours ou à venir, telles que l’étude des céramiques non tournées conservées dans les musées, pour tenter de distinguer production locale et production importée, ou encore le réexamen du matériel osseux appartenant aux sites funéraires ayant livré le mobilier en cause, dans le but de mettre en évidence la présence d’éventuels migrants. Un tel programme ne pourra pas faire l’économie du problème général que constitue l’attribution d’un type d’objet à une « culture » spécifique, voire à une population identifiable à la fois sur le plan anthropologique et géographique.

6La question ethnique apparaît dans deux autres articles, complémentaires, de Julian Richards et de Dawn Hadley, ayant trait au Nord de l’Angleterre à la fin du haut Moyen Âge et abordant donc la question de la présence scandinave et de ses conséquences sur les pratiques funéraires. Malgré certaines divergences, notamment sur l’interprétation du site de Repton, ces deux auteurs adoptent le même principe selon lequel l’installation des populations scandinaves s’est traduite non par l’imposition de pratiques nouvelles mais par une acculturation réciproque entraînant une diversité des usages aux ixe et xe siècles, notamment dans la construction de la tombe. Ainsi, selon Richards (p. 162), l’utilisation de parois de navires comme couvercles de sépultures inhumées dans des cimetières paroissiaux peut témoigner non pas de simples remplois par commodité ou souci d’économie mais révéler le maintien d’une ancienne pratique au sein de la population d’origine scandinave christianisée : toute interprétation d’ordre ethnique n’est donc pas exclue, Hadley (p. 223) attribuant quant à elle une probable identité scandinave aux incinérations sous tumuli du xe siècle. En revanche, l’identification systématique des rares inhumations contenant du mobilier (en général de type « anglo-saxon ») à des tombes scandinaves est à rejeter, la présence d’objets n’étant pas synonyme de paganisme (cf. infra).

7La contribution de Christopher Daniell, qui clôt le volume, se démarque partiellement de la position consensuelle, dans la mesure où, partant du principe que « l’invasion normande » a nécessairement eu un fort impact sur les usages funéraires, l’auteur recherche des transformations directement imputables aux nouvelles élites et s’étonne d’avoir tant de mal à les détecter. Il me semble pourtant que le postulat d’un changement de grande ampleur en terme démographique, que le terme d’invasion implique, est à rejeter et qu’il n’y a pas lieu de partir du principe que l’installation du pouvoir normand a radicalement modifié les pratiques antérieures, d’autant moins qu’une forte parenté culturelle existait entre les élites de part et d’autre de la Manche bien avant la date, jugée cruciale, de 1066. On peut notamment s’interroger sur la validité historique d’une des explications proposées par l’auteur pour rendre compte de « l’invisibilité » des sépultures normandes, qui se serait notamment traduite par la disparition des inhumations aux marges des territoires, sur des sites ou des monuments antérieurement utilisés et remarquables : contrairement aux « anglo-saxons », les nouveaux venus ne seraient guère sensibles au paysage ! On est proche ici de l’apologie de « l’âme anglaise », telle que les historiens de l’art peuvent la pratiquer quand ils analysent les remarquables peintures de paysage que les artistes anglais ont offertes à la culture européenne aux xviiie et xixe siècles. Une démarche scientifique ne saurait opposer un peuple « sensible au paysage » à un autre qui n’aurait qu’une perception bassement utilitariste de l’espace, selon laquelle, d’après C. Daniell, l’implantation des châteaux normands ne tiendrait qu’à la valeur stratégique du lieu. L’auteur apporte lui-même un démenti à ses propos en évoquant ce que les sources normandes relatent sur l’inhumation d’Harold, qui aurait été enterré à la manière de Beowulf sur un site dominant la mer, dernier exemple prestigieux des tombes isolées, implantées sur des sites de hauteur, selon une pratique conforme à la tradition scandinave et non pas seulement aux usages « anglo-saxons ».

8Les effets de la christianisation et du développement de l’institution ecclésiale sur les pratiques funéraires du haut Moyen Âge est un terrain très anciennement labouré dans lequel on peut, pour des raisons de clarté, distinguer deux aspects principaux complémentaires : d’une part, ce qui touche au mobilier funéraire, d’autre part, l’association entre tombes et églises. Le schéma ­longtemps dominant en Angleterre peut être résumé ainsi : aux sites funéraires païens isolés de l’habitat et contenant un mobilier abondant auraient succédé les cimetières paroissiaux entourant les églises, un modèle affiné dans les années 60-70 par l’insertion d’une période intermédiaire, qualifiée de « Final Phase », caractérisée par des nécropoles plus petites, plus proches de l’habitat que les nécropoles antérieures et également beaucoup moins riches en mobilier. Ce modèle en trois temps, encore admis par certains auteurs, a été contesté par d’autres sur la base d’arguments divers que plusieurs contributions du volume reprennent à leur compte. Tout d’abord, il faut souligner la difficulté, voire l’impossibilité, de distinguer tombes païennes et tombes chrétiennes sur la seule base de la présence ou non de mobilier funéraire. Helen Geake insiste sur ce point à propos de l’île de Wight où une seule sépulture, parmi un corpus funéraire abondant sur ce territoire, le dernier converti des Îles Britanniques, serait attribuable à la « période de conversion », qui voit la raréfaction puis la quasi-disparition du mobilier entre le début du viie siècle et les années 73016. Si la position théorique de l’auteur est certainement valide, soutenue par l’absence de toute législation ecclésiastique interdisant le mobilier funéraire, sa démonstration n’est pas toujours limpide et surtout pèche par l’attachement à un vocabulaire dont elle justifie l’emploi avec vigueur. Parler de « période de conversion » présente à ses yeux deux avantages majeurs : établir une nette distinction avec la période précédente, qualifiée de « période de migrations » et éviter « d’inutiles discussions » au sujet de la datation (p. 144) ! Les paragraphes qui précèdent doivent au contraire nous convaincre de la nécessité absolue de renoncer à une périodisation qui met en avant les mouvements migratoires, tout indéniables qu’ils soient, et il convient de la même manière d’exclure une terminologie qui accorde d’emblée à la christianisation un rôle majeur dans l’évolution des pratiques funéraires au haut Moyen Âge17. Plus largement, on peut même souhaiter que la datation par siècle se substitue peu à peu à l’expression consacrée d’« anglo-saxon » et à ses subdivisions habituelles d’« early », « middle » et « late »18, tout comme les archéologues français devraient renoncer à l’emploi des termes « mérovingien » et « carolingien » pour désigner habitats et lieux d’inhumation dont les transformations ne doivent rien aux changements dynastiques.

9Au concept de « phase finale », qui propose un processus unique de la nécropole au cimetière, les recherches archéologiques les plus récentes opposent une multiplicité des pratiques entre le viie et le ixe siècle, qu’il s’agisse du lieu d’inhumation (sépultures isolées, petits groupes de tombes, vastes nécropoles ; insertion ou non dans un habitat et possible association avec un lieu de culte), de la typologie des contenants ou du mobilier. Plusieurs contributions insistent sur la naissance tardive du cimetière chrétien, la formation de l’enclos funéraire autour de l’église ne s’étant généralisée qu’au xe siècle, époque à laquelle appartiennent les manuscrits anglo-saxons, les plus anciens à l’échelle européenne, rapportant les rites de consécration du cimetière, analysés par Helen Gittos. Cherchant à expliquer l’apparition de ce rituel, l’auteur ouvre deux pistes : 1) l’établissement d’un droit d’inhumation, au moins à proximité des églises cathédrales, attesté par deux mentions dans les années 870 et plus fréquent à partir de la fin du xe siècle, aurait engendré le besoin de définir, de manière liturgique, l’espace funéraire sur lequel l’Église exerce son contrôle ; 2) l’évolution du droit d’asile défini au xe siècle en termes spatiaux et non plus en terme de durée. Unique contribution relative à la Bretagne de l’Ouest, l’étude de David Petts met en évidence la difficulté à identifier les différents types d’enclos qui marquent le paysage du Pays de Galles et de la Cornouaille mais aussi de l’Irlande et de l’Écosse : problèmes de datation, liés à la petitesse des superficies fouillées et à la pauvreté du mobilier, que le recours à la datation radiocarbone ne compense pas ; problèmes d’interprétation fonctionnelle puisqu’il faut parvenir à distinguer les enclos monastiques des enclos strictement funéraires, l’existence d’enclos d’origine préhistorique réutilisés au haut Moyen Âge contribuant à brouiller davantage les cartes. L’auteur associe l’apparition des enclos funéraires en Bretagne de l’Ouest, à partir du viiie, plus tôt donc que sur le reste du territoire insulaire, à d’autres changements, tels que l’arrêt de la réutilisation des sites préhistoriques, la transformation des inscriptions funéraires, qui délaissent les références au statut et au lignage (pierres de classe I) au profit de stèles anonymes ornées de croix (pierres de classe II), et le développement de la prière pour les défunts attestée à partir du début du viiie siècle chez les moines irlandais : autant de signes de l’influence croissante de l’Église dans la gestion de la mort. La création du cimetière chrétien, espace funéraire clos régulé par l’Église, a engendré selon A. Reynolds l’apparition de lieux d’inhumation réservés aux exécutés et implantés aux confins des territoires (surtout des « centaines »), nés de la division des grands domaines, principalement au xe siècle. Comme l’a souligné Élisabeth Zadora-Rio, cette hypothèse fondée sur l’interprétation de l’expression « heathen burials » comme lieu d’exécution et d’inhumation de condamnés, attend une confirmation archéologique19. Selon C. Daniell, le nouveau pouvoir normand aurait mis fin à cet usage, qui exprimait la double exclusion des condamnés par l’autorité civile et religieuse : après la conquête, ceux-ci auraient réintégré des sites funéraires internes à l’habitat – cimetières paroissiaux ou ­cimetières associés à une prison ou un château, voire chapelle castrale – les léproseries ayant pu offrir une situation intermédiaire entre les sites de marge de la fin de l’époque anglo-saxonne et les nouveaux lieux d’inhumation des condamnés, une hypothèse que n’étaye à ce jour aucune découverte archéologique. Ce changement illustrerait un phénomène de concentration des fonctions plus général, caractéristique du nouveau pouvoir normand et notamment illustré par le transfert des sièges épiscopaux du milieu rural vers les villes et la construction de châteaux en milieu urbain, quitte à détruire, entre autres, d’anciens cimetières.

10À l’échelle de la tombe, les derniers siècles du haut Moyen Âge se caractérisent par une diversité typologique et notamment par l’apparition des sépultures présentant des charbons de bois que plusieurs auteurs, D. Hadley, C. Daniell et Victoria Thompson, associent au développement de la pénitence, en rapprochant cet usage du dépôt de cendres dans les tombes monastiques. V. Thompson inscrit ce changement dans l’influence croissante de la pensée religieuse venue du Continent par le biais de la réforme bénédictine, une influence également responsable d’un attachement à la pureté et à la préservation du corps qui aurait conduit à la fabrication de nouveaux contenants plus à même de protéger les défunts des salissures de la terre et de l’action des vers. Au cimetière enclos et consacré, feraient désormais écho des contenants plus élaborés, souvent en matériaux durs et enfermant davantage la dépouille, à commencer par les sarcophages en pierre, peu fréquents en Angleterre où ils ont été utilisés aux xe-xie siècles. Ce point de vue, qui se voudrait général, correspond à l’évolution insulaire des contenants et non pas à celle que l’on connaît en France, où la diffusion des sarcophages et de certains types de coffrages en matériaux durs est bien antérieure à cette période. De manière partiellement convaincante, V. Thompson met ainsi en parallèle certains usages funéraires et la pratique de la pénitence publique impliquant le paradoxe d’une « humilité ostentatoire », exprimée notamment par les lits de charbon de bois. Selon C. Daniell, le passage d’une pénitence extériorisée à une émotion intériorisée, par le développement de la confession régulière, aurait rendu inutiles les attitudes de repentance attachées à la sépulture. De signes enfouis dans la tombe, on passe dans le courant du xiie siècle à des signes de surface, tels que les figures des gisants destinées à encourager la prière pour les défunts.

11Cet ouvrage offre donc une abondante matière à la réflexion, tant par les positions théoriques des auteurs, contrastées mais globalement dominées par l’affirmation de la suprématie des causes idéologiques dans l’évolution des usages funéraires, que par les comparaisons que l’on peut établir avec la France. Force est de constater que cet aspect n’apparaît guère dans le volume, où très peu de travaux touchant l’hexagone sont cités et quand ils le sont, il s’agit d’abord d’ouvrages en langue anglaise, telle que l’étude de Guy Halsall sur la région de Metz au haut Moyen Âge, ou alors de publications anciennes. Nulle trace, notamment, du volume Archéologie du cimetière chrétien, paru en 1996, dont de nombreux articles sont pourtant en prise directe avec les sujets abordés par nos collègues britanniques. Faut-il ici mettre en cause l’attachement à la « spécificité insulaire », selon laquelle la comparaison avec le Continent serait de peu d’intérêt20, ou un faible goût pour les langues étrangères ? En tout cas, ceci doit nous conduire à nous interroger sur nos propres pratiques scientifiques, afin de mesurer la place faite aux travaux étrangers, tant dans la collecte des données que dans la construction d’un cadre de réflexion.

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Pour citer cet article

Référence papier

Élisabeth Lorans, « Sam Lucy, Andrew Reynolds (éd.), Burial in Early Medieval England and Wales »Archéologie médiévale, 34 | 2004, 312-315.

Référence électronique

Élisabeth Lorans, « Sam Lucy, Andrew Reynolds (éd.), Burial in Early Medieval England and Wales »Archéologie médiévale [En ligne], 34 | 2004, mis en ligne le 15 septembre 2023, consulté le 12 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/48134 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.48134

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Auteur

Élisabeth Lorans

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