Charavines (Isère). Colletière
Texte intégral
1Au terme de la campagne 2005 et contrairement à ce que l’on avait d’abord supposé, il semble désormais peu vraisemblable que les structures identifiées à l’extérieur de l’habitat (au NE du site) correspondent à un quatrième bâtiment d’habitation.
2En effet, l’absence d’un véritable canevas de madriers (du type de celui qui forme ordinairement la semelle de stabilisation des maisons) et la répartition des pieux évoquent plutôt des abris réservés au cheptel domestique (porcs, ovins-caprins, bovins). On y a d’ailleurs découvert une sonnaille en parfait état, destinée au collier d’une brebis.
3Le mobilier domestique est ici majoritaire (couteaux, peignes, cuillères, plats, dents de peigne à textile), bien que l’on note aussi la présence de matériel d’équitation (fers à cheval, éperons, éléments de harnais) et de rares déchets de forge. Mais l’abondance de céramique, de macro-restes végétaux et d’ossements animaux est caractéristique de ce que l’on rencontre dans les dépotoirs secondaires. Il est donc possible d’en conclure qu’au moins une partie de l’aire de stabulation a accessoirement servi de zone de rejet.
4Dans le secteur de la « barbacane » d’autre part, de gros poteaux dessinent un quadrilatère débordant largement l’axe de la palissade. Leur alignement et leur taille correspondent incontestablement à une structure porteuse, bien qu’aucune fondation ne soit apparue. En stratigraphie, quelques planches, en place ou sous la forme de négatifs, attestent la présence de cloisons verticales. On lit également un effet de paroi, signalé par un dépôt d’argile, de gros galets et d’éléments de charpente. Il se confirme en outre que les couches changent de composition et de texture à l’extérieur de l’enceinte.
5À ce stade de la fouille, il convient donc de maintenir l’hypothèse d’un édifice dont la morphologie serait assez différente de celle des bâtiments élevés intra muros. Celle-ci n’a aucune fonction résidentielle mais il est encore prématuré d’en déduire qu’elle est réellement défensive. Des prélèvements dendrochronologiques devraient permettre de vérifier si cet aménagement date de la phase initiale de construction ou s’il est postérieur (par exemple contemporain du renforcement de l’enceinte côté lac, effectué dans les années 1020).
Pour citer cet article
Référence électronique
Michel Colardelle, Éric Verdel, « Charavines (Isère). Colletière » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 36 | 2006, mis en ligne le 15 mai 2023, consulté le 17 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/48759 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.48759
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