1Mieux connu pour son lien ténu avec le poète Ronsard, le château de Talcy est mentionné au xiii^e s. en tant que seigneurie dépendante de la maison de Saint-Lazare de Beaugency (1221). Le domaine est vendu en 1466, passant par succession entre plusieurs mains avant d’être vendu à nouveau en 1517 à Bernard Salviati, banquier florentin et parent des Médicis. On peut entrevoir une phase de construction importante car Salviati obtient le droit de fortifier sa demeure, en 1520, sous condition de limiter l’importance des travaux « afin qu’il ne puisse se dire seigneur châtelain ». L’ensemble est organisé autour d’une cour rectangulaire de 35 m E-O sur 23 m N-S. L’aile sud est formée d’un « donjon » carré qui constitue également le porche d’entrée. Muni d’une porte centrale, il présente quatre tours d’angles, dont une détruite. Il est flanqué à l’ouest par un corps de logis avec galerie qui forme l’aile sud. L’extrémité orientale de celle-ci fait un retour vers le nord pour former l’aile est qui s’accole au clocher et à la nef de l’église. Au nord de la cour, un deuxième espace fermé constitue la cour des communs délimitée, à l’est, par un ensemble agricole du xvii^e s., et, à l’ouest, par une maison et un pigeonnier. Les jardins s’étendent au nord.

2Les travaux de mise aux normes de sécurité du logis ont fait l’objet d’un court diagnostic archéologique des parements internes. L’analyse stratigraphique des murs après piquetage a mis en évidence une évolution nettement plus compliquée que ne laissaient supposer les apparences homogènes. Il a été possible de discerner trois phases majeures dans la construction. La première consistait sans doute en une maison forte antérieure aux constructions du xvi^e s., composée d’un logis en « L » avec des contreforts sur les angles. Cet édifice fut transformé par l’ajout de l’actuel « donjon » (un porche d’entrée fortifié) et la création de plusieurs refends dans les ailes sud et est. Le plan de circulation fut également modifié et il semble que le clocher de l’église fut érigé ou rebâti en même temps. La communication entre l’église et le logis était assurée par un passage couvert. La troisième phase consiste en l’extension au nord de l’aile orientale et en la clôture du passage couvert, faisant de celui-ci une pièce avec un étage dessus. La datation de cette dernière phase est délicate faute de données chronologiques, mais elle s’inscrit dans la logique du développement d’un ensemble dont les travaux se sont échelonnés dans le temps, conditionnés sans doute par les moyens financiers des propriétaires. Bien que limitée à un simple diagnostic, l’étude a montré la complexité cachée d’un ensemble considéré comme homogène et déjà connu.