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Chronique des fouilles médiévales en France en 2005
III. – Constructions et habitats fortifiés
III 3. – Projets collectifs de recherche

Ariège, Haute-Garonne. Naissance, évolution et fonctions des fortifications médiévales dans les comtés de Foix, Couserans et Comminges

Responsable d’opération : Florence Guillot

Texte intégral

1Une première année de recherches – précédée d’une année préliminaire ayant permis la définition du cadre géographique et des grands axes de l’enquête – a regroupé 17 chercheurs sur le thème des fortifications médiévales dans les trois comtés pyrénéens de Foix, Couserans et Comminges (portion orientale).

2Il s’agit aujourd’hui de rassembler les recherches sur ce secteur en permettant de comparer entre eux les sites, leurs fonctions, le paysage qui les entoure et les situations géopolitiques pour tenter d’évaluer les rapprochements possibles et les divergences. Sans partir d’une catégorisation architecturale réalisée à priori ou de typo-chronologies architecturales hors de leur contexte, l’objectif est d’évaluer s’il y a véritablement des architectures différentes entre ouvrages aux fonctions et aux origines dissemblables. Notre souci principal est avant tout de replacer les ouvrages fortifiés dans une dynamique historique, géopolitique et sociale.

3Du point de vue des pouvoirs, à partir du xiie s., cette zone est partagée en deux grandes zones d’influence : celle des comtes de Comminges et celle des comtes de Foix. Ces structures du pouvoir public dont le devenir diffère connaissent une étape d’organisation en zones politiques homogènes au xiie s., mais leurs frontières véritablement linéaires ne sont précisées qu’au xiiie s. Leur cadre géographique lié au réseau hydrographique est constitué de « tranches » de secteurs de la haute montagne et du piémont aval. Situées à l’écart des opérations militaires de la grande guerre méridionale, ces entités politiques n’en subissent pas moins les conséquences de l’expansion du domaine royal aux xiiie et xive s. Tandis que dès le xiiie s., les pouvoirs locaux purement seigneuriaux tendent à être concurrencés par des structures consulaires franchisées dont les plus puissantes sont souvent situées en aval, révélant le glissement du dynamisme économique vers les piémonts. Privilégiée par un pouvoir resté puissant et parfois quasi-autonome, mais aussi par une situation en arrière des grands axes de communication, cette région subit moins les conséquences de la guerre de Cent Ans que d’autres zones du SO de la France.

4En 2005, le PCR s’est d’abord attaché à préciser l’état de la question sur le sujet et particulièrement dans les secteurs couverts par les participants. Des visites de sites débouchant sur des études de cas ont ensuite eu lieu : à Durban (haute Arize), Castel Maou (haute vallée de l’Ariège), la tour du Loup (Séronais) et Sainte-Catherine (haut Couserans). Puis le PCR s’est attaché à poursuivre une étude portant sur les ouvertures de tir à partir d’un fichier de relevés. Son objectif est d’utiliser les archères en tant que marqueur des caractères et des mutations de l’architecture des fortifications mais aussi des styles. Cette étude s’appuie notamment, comme élément central de l’enquête, sur le calcul de l’ouverture pondérée des archères, définie par Jean Mesqui. Les archères étant fort rares dans les ouvrages antérieurs au xiiie s., d’autres méthodes de recherches ont été mises en œuvre sur les bâtiments du Moyen Âge central, elles pourront être étendues à toutes les périodes abordées par le PCR.

5L’objectif est d’envisager d’abord le bâti et le bâtiment ; puis de replacer le château dans son histoire. Une première étape portera sur des questions liées à l’étude du bâti et aux fonctions du bâti ou encore aux sites topographiques des ouvrages. Ensuite, nous tenterons de traiter des rapports des monuments avec leur environnement, cadres locaux de l’occupation du sol ou éventuels réseaux de fortifications.

6L’année 2005 a aussi permis d’engager une comparaison des situations géopolitiques dans les différents secteurs étudiés. Grâce à cette juxtaposition d’études, nous décrivons les relations entre l’évolution politique et sociale et les monuments fortifiés, tout en mettant en avant les similitudes ou les divergences entre secteurs. Les conclusions de cette étude permettent d’éclairer plus avant des zones peu documentées et de proposer de nouvelles pistes de recherches concernant l’origine et les mutations des fortifications médiévales des comtés étudiés, questionnements ancrés dans une dynamique historique mieux cernée.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Florence Guillot, « Ariège, Haute-Garonne. Naissance, évolution et fonctions des fortifications médiévales dans les comtés de Foix, Couserans et Comminges » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 36 | 2006, mis en ligne le 15 mai 2023, consulté le 18 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/48909 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.48909

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Auteur

Florence Guillot

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Responsable d’opération

Florence Guillot

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

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