1La campagne de fouilles consistait en deux sondages réalisés au nord de la nef de l’église abbatiale de Nouaillé-Maupertuis (préalable à un futur réseau d’assainissement à environ 8 mètres de l’église). L’église remonte en grande partie à la première moitié du xi^e s. (nef et chevet), transformée au xii^e s. (voûtement de la nef puis ajout d’un clocher-porche occidental). La fouille a mis en évidence une occupation datable des x^e-xi^e s. Dans le sondage oriental, postérieurement à une première structure en bois, un bâtiment a été construit (sol à base de fragments d’enduit badigeonné, sablière basse). Fortement perturbée, la phase suivante est difficile à cerner : une seconde construction (avec mur ou solin) et une importante fosse contenant des restes de briques calcinées et de scories de bronze (restes de four ?). La fosse, très partiellement fouillée, semble être antérieure au bâtiment datable de la fin du x^e-xi^e s. Dans le sondage occidental, les tombes ont traversé une zone de fosses dépotoirs et un foyer contenant des scories de fer présentes en abondance, en place ou en situation secondaire. L’absence de relation stratigraphique avec l’église ne permet pas de dire si cette occupation est antérieure ou contemporaine de l’édifice.

2Dans les deux sondages a été repéré un important niveau de cailloutis avec ornière interprété comme le parvis de l’église. Un premier horizon de tombes lui est contemporain (tombes à coffrages anthropomorphes, xi^e-xii^e s. ?), sans aménagement particulier permettant de repérer les tombes en surface. Des inhumations situées dans ce secteur sont mentionnées par les textes (xii^e s.). D’importants niveaux de chantier, présents dans les deux sondages, recouvrent l’ensemble : déchets de taille, mortiers, écoulement de chaux. Les différents matériaux correspondent aux deux importants chantiers du xii^e s. Postérieurement à ce fait, l’occupation du cimetière a été réduite : trois tombes ont été fouillées dans le sondage oriental (coffrages anthropomorphes et coffrage en bois). L’un des individus était accompagné de deux valves de coquilles Saint-Jacques percées et de l’extrémité de son bourdon (fin xii^e-xiii^e s.).

3Une occupation de la fin du xv^e s.-xvi^e s. a été repérée dans le sondage occidental (mur récupéré ou tranchée puis bâtiment en bois), antérieure à un reste de fondation (mur de jardin visible sur les plans du xvii^e s.). Outre un important décaissement (suppression de tous les niveaux de circulation postérieurs au chantier du xii^e s.), le secteur situé au nord de l’église a été perturbé par des « fouilles » non documentées réalisées au xix^e s. et dans les années 1950-1970.