Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). « Sur le vieux pont »
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1En mai 2005, l’exploitant d’une carrière située à Dieulouard a signalé la présence, à proximité immédiate de l’agglomération antique de Scarponne, qui est également, au haut Moyen Âge, le chef-lieu du pagus Scarponensis, de blocs de pierre de grandes dimensions, témoignant de la présence à cet emplacement des vestiges d’un ou de plusieurs ponts. Leur enfouissement à 6 m de profondeur, sous plus de 3 m d’eau, excluait jusqu’alors toute mise en évidence.
2La découverte la plus spectaculaire est constituée par près de 600 blocs de pierre, correspondant à une ou plusieurs piles de pont. Ces blocs ont été mis au jour sur une surface relativement importante, et ils semblent avoir été dispersés. Une concentration permet néanmoins de supposer la présence d’une pile en place. Les blocs, en calcaire blanc de Norroy-lès-Pont-à-Mousson, constituaient le parement de la ou des piles, le noyau étant constitué par des moellons noyés dans du mortier de chaux. Les éléments du parement étaient solidarisés entre eux par un système associant des crampons en fer scellés au plomb et de grosses queues d’aronde doubles en bois. Deux d’entre elles étaient conservées et ont fait l’objet d’un prélèvement pour datation 14C (elles étaient inutilisables pour la dendrochronologie). Les blocs étaient constitués en partie de réemploi d’époque gallo-romaine, notamment une quinzaine de stèles funéraires et les éléments d’un ou de plusieurs mausolées. En relation avec la seule pile localisée avec précision ont été relevées deux poutres équarries complètes ainsi que des fragments d’autres poutres du même type. En chêne, elles mesurent environ 7,50 m de long et sont munies d’encoches obliques aux extrémités, sans doute destinées à recevoir des contreforts. Il s’agit probablement d’éléments du tablier du pont. L’étude dendrochronologique de ces poutres, réalisée par Willy Tegel (Laboratoire DendroNet, Bohlingen, Allemagne), a fourni une date d’abattage : 836 apr. J.-C.
3À un autre emplacement, les travaux ont également mis au jour une vingtaine de gros pieux en chêne à pointe équarrie, de 0,40 à 0,50 m de diamètre, conservés sur 2,50 m de haut. Il pourrait s’agir de pieux de fondation d’un second pont, celui-ci entièrement en bois. Ces pieux ont fourni une date dendrochronologique correspondant à 1109 apr. J.-C. (date d’abattage), qui confirme bien que nous sommes en présence d’un ouvrage distinct du premier.
Pour citer cet article
Référence électronique
David Gucker, Jean-Pierre Legendre, « Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). « Sur le vieux pont » » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 36 | 2006, mis en ligne le 15 mai 2023, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/49360 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.49360
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