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Chronique des fouilles médiévales en France en 2005
I. – Constructions et habitats civils - environnement rural et urbain
I. – Sites fouillés

Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Rue des Payans/rue Bon Repos

Responsables d'opération : Catherine Barra, Sandrine Claude et Christophe Voyez

Texte intégral

1La situation particulière, au cœur de la vieille ville de Manosque, de l’îlot situé entre la rue des Payans et la rue Bon Repos, à la fois dans l’ancien quartier juif médiéval et en limite du rempart élevé à la fin du xive s., en fait un champ d’action privilégié pour la recherche archéologique. Les vestiges mis au jour lors d’un diagnostic montrent une occupation continue depuis l’époque médiévale, perceptible à travers une chronologie claire du mobilier céramique.

2Les sondages ont livré des constructions, certaines comprenant des espaces souterrains voûtés (utilisés comme caves jusqu’à la démolition récente de l’îlot) et des emplacements à ciel ouvert, voie d’accès, cours, jardins. Ces structures médiévales s’insèrent dans un parcellaire urbain qui paraît différent, moins dense que le parcellaire moderne et contemporain. Une « cour » et son silo, une fraction de ce qui peut être interprété comme un espace (public ?) de circulation en témoignent. La période médiévale revêt ici un intérêt particulier du fait de la spécificité de ce quartier, reconnu comme la juiverie manosquine : la synagogue de la communauté juive médiévale a été localisée à l’aide des archives au sein de l’îlot. Les caves identifiées comme médiévales sur le site, par comparaison avec d’autres caves de Manosque, permettent d’évoquer la fréquence des espaces souterrains, notamment l’emplacement du mikveh (bain rituel), dans les lieux de culte juifs, reconnus en Provence.

3Pour les périodes moderne et contemporaine, de nombreux témoignages archéologiques corroborent la poursuite et même l’intensification de l’occupation du quartier, avec un renouvellement de la population qu’a impliqué l’exode forcé de la totalité des juifs manosquins à la fin du xve s. L’apparition des premières constructions modernes paraît traduire une densification de l’habitat, avec l’accroissement de l’emprise du bâti sur le parcellaire. Le quartier se modifie donc à partir du xvie s. On note le creusement de nouvelles caves, et la création ou la poursuite d’un véritable réseau souterrain. On perçoit, pour le xixe s., de nouveaux réaménagements des différents espaces dégagés.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Catherine Barra, Sandrine Claude, Christophe Voyez, « Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Rue des Payans/rue Bon Repos » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 36 | 2006, mis en ligne le 15 mai 2023, consulté le 19 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/49410 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.49410

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Responsables d'opération

Catherine Barra

Sandrine Claude

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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CC-BY-NC-4.0

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