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Chronique des fouilles médiévales en France en 2004
I. – Constructions et habitats civils - environnement rural et urbain
I 1.- Sites fouillés

Cluses (Les) (Pyrénées-Orientales). Mas Taulera

Responsables d'opération : Céline Jandot et Jérôme Kotarba

Texte intégral

1Une première opération a consisté en un diagnostic archéologique classique. Il a mis en évidence des terrasses alluviales anciennes, de récents débordements du ruisseau, et un épais niveau sombre d’époque médiévale. Celui-ci correspond sans doute au colmatage, en bout de terrasse aménagée, d’une large zone ravinée. Ce niveau, qui contient un mobilier céramique abondant et assez homogène, caractéristique des xe-xie s., correspond sans doute au démantèlement d’un habitat rural tout proche.

2La seconde intervention a été menée sur la partie haute d’une petite plate-forme dominant les travaux d’un tunnel. Elle a concerné un ensemble de bâtiments situés au NO du Mas Taulera. Aux abords, des chemins et murs de terrasses limitrophes, un autre bâti ainsi que des témoins d’artisanat (charbonnières et four à chaux) ont été observés.

3Pour l’ensemble construit à l’ouest du Mas Taulera, l’origine n’en est pas connue. Les constructions conservées prennent naissance sur la roche affleurante, sans fondation surcreusée, et s’adaptent à la déclivité naturelle des lieux en se développant de façon étagée. Certains présentent encore une élévation de 1 à 3 m.

4Trois phases d’occupation y ont été identifiées.

5D’orientation NS, la première unité (54 m2 hors-œuvre) est composée d’une cellule de plan rectangulaire, faite de murs en galets liés à la terre. Elle est pourvue d’un rez-de-chaussée à usage de cave (comblée) et d’un premier étage servant de lieu de vie, dans lequel est intégré, à l’angle du mur NE, un cuvier à huile (fin xve-xvie s.). Cet élément d’usage n’est pas nécessairement synchrone avec la mise en œuvre du bâti. L’accès se fait au rez-de-chaussée par le sud. Une hauteur de 2,30 m est comprise entre ce niveau et le premier étage.

6Dans une deuxième phase, l’occupation se développe vers l’ouest, l’espace construit atteint 90 m2. La nouvelle construction, qui est édifiée avec un liant de chaux maigre, se raccorde à la précédente par la réutilisation de son mur ouest, avec un réaménagement de l’angle SO, l’ouverture d’une porte intérieure entre les deux parties et le bouchage de l’accès sud. De plan rectangulaire, orientée NS, cette unité (48 m2 hors œuvre) comprend un rez-de-chaussée s’ouvrant sur une fenêtre (au moins) au sud et par une porte au NO. Un premier étage (non conservé) est accessible de l’extérieur par un escalier à l’ouest. L’établissement de cet ouvrage nécessite, à l’intérieur du bâtiment, la mise en œuvre d’un contrefort sous la forme d’un pilier rectangulaire accolé contre le mur.

7L’espace au sud de ces deux bâtiments est conquis lors de la dernière phase d’aménagement, enserrant ces deux unités et créant une déambulation à l’ouest. Le nouvel ensemble (125 m2) est constitué, à l’exception du mur ouest, de murs arasés jusqu’au niveau du sol de circulation (situé à 1 m en dessous du précédent). Au sud sont installées deux caves (68 m2) sur un espace rectangulaire d’orientation EO. À l’est, un sol de béton scelle la première ; à l’ouest, la seconde est bouchée par des pierres. Dans le mur de façade dont le pied s’érige à 3 m en contrebas, les caves sont désignées par deux lucarnes s’ouvrant en partie haute (entre 1,30 m et 2 m) au-dessus du sol irrégulier de circulation extérieure. Une fenêtre dans le mur ouest reste la seule ouverture conservée pour le rez-de-chaussée, tandis que l’unité d’origine (première phase) est divisée par un refend en galets et briques percé d’une porte au premier niveau.

8La desserte de cet habitat, lors de sa création, n’est pas connue. Un chemin creux passant au NE pourrait participer de son accès, mais aucun diverticule n’a été détecté en direction des bâtiments. Contemporaine de l’exploitation de la carrière de marbre située au NO, la mise en œuvre d’un large chemin (3,80 m), pourvu d’ornières (entraxe de 1,40 à 1,60 m) a entaillé le massif montagneux en passant à l’angle NE des bâtiments. Cette voie d’accès, portée sur le cadastre de 1933, est postérieure à cet ensemble.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Céline Jandot, Jérôme Kotarba, « Cluses (Les) (Pyrénées-Orientales). Mas Taulera » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 11 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/49879 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.49879

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Responsables d'opération

Céline Jandot

Jérôme Kotarba

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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